Lee Ming-cheh, militant taïwanais et premier employé d’une ONG étrangère à avoir été placé en détention depuis l’entrée en vigueur de la Loi relative à la gestion des ONG étrangères, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement pour « subversion du pouvoir de l’État ». Ses proches n’ont pas pu le voir depuis qu’ils lui ont rendu visite en prison pour la dernière fois le 10 septembre 2018. On ne sait toujours pas avec certitude où il se trouve.
Le militant taïwanais Lee Ming-cheh et son coaccusé, Peng Yuhua, un ressortissant chinois, ont reçu une peine d’emprisonnement pour « subversion de l’État » par le tribunal populaire intermédiaire de la ville de Yueyang (province du Hunan) en novembre 2017. Lee Ming-cheh soutient des organisations et des militants de la société civile depuis de nombreuses années ; il se rendait en Chine pour des raisons personnelles lorsqu’il a été arrêté par la Sûreté de l’État le 19 mars 2017.
La femme de Lee Ming-cheh, Lee Ching-yu, a tenu une conférence de presse à Taipei le 10 novembre 2018, lors de laquelle elle a révélé que les autorités chinoises avaient refusé deux mois de suite sa demande de rendre visite à son mari. Selon des rumeurs, Lee Ming-cheh aurait été transféré à plusieurs reprises dans différentes prisons sans explication, et on craint pour son état de santé.
Depuis la dernière fois que Lee Ching-yu a été en contact direct avec Lee Ming-cheh en septembre 2018, les autorités pénitentiaires ont refusé ses nouvelles demandes par deux fois. On lui a tout d’abord dit qu’elle ne pouvait pas rendre visite à son mari le 22 octobre 2018 en raison de son transfert dans une autre prison. Trois semaines plus tard, elle a fait une nouvelle demande, qui a elle aussi été refusée. D’après les autorités pénitentiaires, ce second refus est dû à une mise à jour du système d’information de la prison, qui a empêché cette visite.
Sans aucune explication sur ces transferts dans d’autres prisons en aussi peu de temps et sur les rejets ou les reports des demandes de visite, l’état de santé de Lee Ming-cheh et son traitement en prison sont préoccupants. Ne pas faciliter un contact régulier entre Lee Ming-cheh et ses proches, ou l’empêcher de les informer sur son transfert dans d’autres institutions est contraire aux normes internationales relatives au traitement des détenus.