Écrire Un enseignant condamné pour diffamation en raison de posts sur facebook

Le 17 mars, le tribunal pénal de Mananjary a condamné Jeannot Randriamanana, défenseur des droits humains et enseignant dans le secondaire, à deux ans d’emprisonnement après l’avoir déclaré coupable de « diffamation et humiliation de membres du Parlement et de fonctionnaires, et usurpation d’identité ».

Durant le mois de février 2022, Jeannot Randriamanana a dénoncé sur ses comptes de réseaux sociaux le détournement de fonds présumé par les autorités locales de l’aide humanitaire destinée aux populations touchées par les cyclones Batsirai et Emnati, qui ont frappé Madagascar les 5 et 23 février respectivement.

La Cour d’appel doit statuer sur son appel le 10 mai.

Âgé de 38 ans, Jeannot Randriamanana est enseignant dans un établissement public secondaire. Il vit et travaille à Mananjary, dans la région de Vatovavy, dans le centre-est de Madagascar. Il a quatre enfants âgés de 18, 14, neuf et quatre ans. En plus de son métier d’enseignant, il travaille en tant que chargé de communication pour la branche locale de l’ONG Observatoire indépendant des droits économiques, sociaux et culturels à Madagascar (OIDESCM). Il est passionné par les droits humains, principalement par le droit à l’information et la bonne gouvernance. Il publie sur les réseaux sociaux des informations sur la piètre situation des infrastructures scolaires dans le district de Nosy Varika depuis décembre 2021. En décembre 2021, il a révélé qu’il avait été pris pour cible de manœuvres de harcèlement et d’intimidation, parce qu’il avait dénoncé des cas de corruption sur ses comptes de réseaux sociaux. Il a indiqué avoir reçu des messages de menaces sur son compte Facebook émanant de profils anonymes.

Les 5 et 23 février 2022, les cyclones Batsirai et Emnati ont frappé Madagascar et engendré des glissements de terrain dans les districts de Nosy Varika et de Mananjary, situation qui avait suscité un appel mondial en faveur d’une aide humanitaire. Fin février, Jeannot Randriamanana a commencé à dénoncer sur les réseaux sociaux le fait que la population n’avait aucunement reçu l’aide humanitaire promise par les autorités locales.

Le 2 mars, le procureur général a inculpé Jeannot Randriamanana de diffamation et humiliation de membres du Parlement et de fonctionnaires, et d’usurpation d’identité. Il a également été inculpé d’usage frauduleux de la fonction de journaliste (usurpation d’identité), simplement pour avoir relayé des informations sur ses comptes de réseaux sociaux, car il n’a jamais revendiqué être journaliste. Jeannot Randriamanana a été arrêté ce jour-là.

Depuis qu’il a été arrêté, l’épouse et les enfants de Jeannot Randriamanana ont perdu l’unique soutien financier de la famille et vivent en empruntant de l’argent et grâce à l’aide de proches et d’amis.

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