Écrire 10 étidiants placés en détention provisoire pour avoir manifesté contre la guerre

Trois tribunaux d’Istanbul ont ordonné le placement en détention provisoire de 10 étudiants de l’Université du Bosphore (Boğaziçi) pour « propagande pour une organisation terroriste », et la libération sous caution de sept autres. Le 19 mars, les étudiants avaient manifesté pacifiquement contre l’opération militaire menée par la Turquie à Afrin, dans le nord de la Syrie. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition.
Pas moins de 17 étudiants de l’Université du Bosphore placés en garde à vue, certains pendant une période allant jusqu’à deux semaines, pour avoir protesté contre l’opération militaire turque à Afrin, dans le nord de la Syrie, ont comparu devant trois tribunaux pénaux de paix à Istanbul, les 3 et 5 avril. Le procureur avait requis leur placement en détention provisoire pour « propagande pour une organisation terroriste », infraction passible d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison.
Le 3 avril, le tribunal pénal de paix n° 8 d’Istanbul, qui a examiné la demande du procureur de placement en détention provisoire de sept des 17 étudiants, a fait droit à cette requête pour quatre d’entre eux, faisant valoir que l’on peut voir « sur les images des caméras que leur bouche était ouverte d’une manière indiquant qu’ils criaient des slogans, attestant de leur participation active et persistante à la manifestation, au cours de laquelle ont été accrochées des banderoles avec les slogans : " Le Kurdistan sera le cimetière du fascisme ", " Nous ne voulons pas de partisans de l’Armée de libération de la Syrie dans notre école ", " Tous unis contre le fascisme " et " Le palais veut la guerre, le peuple veut la paix ". Le tribunal pénal de paix n° 6 d’Istanbul, examinant les cas de huit étudiants, a ordonné le placement en détention provisoire de cinq d’entre eux, au motif qu’ils « ont tenu des banderoles et crié des slogans ». Les deux tribunaux ont remis en liberté conditionnelle les six autres étudiants, au motif que les photos montraient que, bien que présents, ils n’avaient pas participé activement à la manifestation. Le 5 avril, le tribunal pénal de paix n° 2 d’Istanbul a ordonné le placement en détention provisoire de l’un des deux étudiants arrêtés les 3 et 4 avril, et la libération sous caution du second.
Les 10 étudiants placés en détention provisoire ont été identifiés comme étant : Deniz Yılmaz, Yusuf Noyan Öztürk, Agah Suat Atay, Berke Aydoğan, Şükran Yaren Tuncer, Zülküf İbrahim Erkol, Esen Deniz Üstündağ, Sevde Öztürk, Kübra Sağır et Tevger Uzay Tulay. İbrahim Musab Çurabaz, Hamza Dinçer, Kültigin Demirlioğlu, Ali İmran Şirin, Denizhan Eren, Mustafa Ada Kök et Emir Eray Karabıyık ont été libérés sous caution.
En participant à la manifestation, les étudiants ont exercé leurs droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression, que garantissent le droit turc et le droit international.

Entre le 22 mars et le 4 avril, 17 étudiants de l’Université du Bosphore, à Istanbul, ont été placés en garde à vue, accusés de « propagande pour une organisation terroriste », parce qu’ils ont organisé une manifestation pacifique sur le campus, le 19 mars, contre l’opération militaire turque à Afrin, en Syrie.

En réaction à cette manifestation et aux premières arrestations, le 23 mars, le président Erdogan a déclaré : « Nous trouverons ces étudiants terroristes et ferons le nécessaire. Les professeurs dans nos universités doivent aussi être très prudents. Si nous établissons un lien entre ces étudiants et les professeurs, nous ferons également le nécessaire à leur sujet. » Le 24 mars, commentant une nouvelle fois les arrestations, le président Erdogan a déclaré : « Nous ne donnerons pas à ces étudiants communistes, à ces ennemis terroristes de l’État, le droit d’étudier à l’université. »
Le droit à la liberté d’expression est garanti par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’article 19 du PIDCP (Pacte international relatif aux droits civils et politiques), deux textes auxquels la Turquie est partie. Si le droit international relatif aux droits humains autorise certaines restrictions de la liberté d’expression, celles-ci doivent répondre à trois conditions rigoureuses : être prévues par la loi, être limitées à la réalisation de certains objectifs précis tels que la sécurité nationale, l’ordre public ou encore le respect des droits ou de la réputation des tiers, et être nécessaires et proportionnées par rapport à la réalisation de ces objectifs admissibles.

Noms : étudiants placés en détention provisoire : Deniz Yılmaz (h), Yusuf Noyan Öztürk (h), Agah Suat Atay (h), Berke Aydoğan (h), Şükran Yaren Tuncer (f), Zülküf İbrahim Erkol (h), Esen Deniz Üstündağ (f), Sevde Öztürk (f), Kübra Sağır (f), Tevger Uzay Tulay (h) ;
étudiants libérés sous caution : İbrahim Musab Çurabaz (h), Hamza Dinçer (h), Kültigin Demirlioğlu (h), Ali İmran Şirin (h), Denizhan Eren (h), Mustafa Ada Kök (h), Emir Eray Karabıyık (h)
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