Le 6 avril 2016, Evelyn Hernández, 21 ans, a subi une complication obstétrique grave alors qu’elle était à son domicile, au Salvador, complication qui a provoqué une fausse couche. Une fois à l’hôpital, elle a été dénoncée à la police par le personnel soignant. Elle a été arrêtée, jugée et condamnée à 30 ans de réclusion pour homicide avec circonstances aggravantes. En 2018, une juridiction supérieure a annulé le jugement et ordonné la tenue d’un nouveau procès.
Le 19 août 2019, le juge chargé du nouveau procès a reconnu l’innocence d’Evelyn Hernández, estimant qu’il n’existait pas assez d’éléments de preuve pour conclure à une infraction. Le 6 septembre 2019, cependant, le parquet salvadorien a annoncé qu’il faisait appel de cette décision, laissant craindre qu’Evelyn Hernández ne soit à nouveau poursuivie en raison des complications liées à sa grossesse.
Le droit salvadorien interdit l’avortement en toutes circonstances, et les femmes victimes de complications obstétriques sont souvent accusées à tort en application des textes existants. D’après des organisations partenaires d’Amnesty International dans le pays, au moins 16 femmes ayant connu cette situation sont toujours incarcérées ou poursuivies.
En 2015, Amnesty International a publié un rapport (https://www.amnesty.org/en/documents/amr29/2873/2015/en/, en anglais et en espagnol) mettant en évidence les conséquences de ces sanctions arbitraires pour les femmes au Salvador et montrant que les femmes affectées appartenaient majoritairement à des milieux marginalisés.