L’exécution d’Alireza Tajiki, Iranien âgé de 20 ans, qui était programmée mercredi 3 août, a encore été reportée à la suite de nouvelles pressions exercées par l’opinion publique. Malgré cela, Alireza Tajiki, qui avait 15 ans lorsqu’il a été arrêté, risque toujours d’être exécuté. Les autorités doivent désormais annuler sa condamnation à mort et veiller à ce qu’il soit rejugé dans le cadre d’une procédure équitable.
L’exécution du jeune Iranien âgé de 20 ans Alireza Tajiki, qui devait avoir lieu mercredi 3 août, a été reportée par les autorités à la suite de pressions exercées par l’opinion publique. Les autorités iraniennes ont suspendu son exécution le 1er août, deux jours avant la date à laquelle le jeune homme devait être envoyé à la potence. Les autorités n’ont pas expliqué les raisons de leur décision et peuvent encore reprogrammer l’exécution d’Alireza Tajiki, car celui-ci se trouve toujours dans le quartier des condamnés à mort. C’est la deuxième fois qu’Alireza Tajiki manque de peu d’être exécuté. D’abord programmée le 15 mai, son exécution avait déjà été suspendue à 24 heures de l’échéance à la suite d’une campagne demandant aux autorités de cesser d’exécuter des personnes mineures au moment des faits qui leur sont reprochés.
Alireza Tajiki a été condamné à mort en avril 2013 alors qu’il n’avait que 16 ans. Son procès devant le tribunal pénal de la province du Fars, qui l’a déclaré coupable de meurtre et de « lavat-e be onf » (pénétration anale forcée entre deux hommes), n’était pas équitable et reposait sur des « aveux » qu’Alireza Tajiki a déclaré avoir faits sous la torture. Il aurait notamment été roué de coups, flagellé et suspendu par les bras et les pieds. Il n’a pas été autorisé à consulter un avocat pendant toute la durée de l’enquête et il a été détenu à l’isolement pendant 15 jours, sans qu’il puisse communiquer avec sa famille.
La Cour suprême a dans un premier temps annulé sa déclaration de culpabilité ainsi que sa condamnation à mort en avril 2014 en raison de l’absence d’éléments médicolégaux liant Alireza Tajiki à l’agression sexuelle. Elle a ordonné au tribunal de première instance de mener une enquête complémentaire. Elle a également ordonné l’évaluation du « développement et de la maturité psychologiques » d’Alireza Tajiki au moment du crime, après l’ajout dans le Code pénal islamique de 2013 de nouvelles dispositions relatives à la condamnation de mineurs. En novembre 2014, le tribunal de première instance a de nouveau condamné Alireza Tajiki à mort, se référant à un avis médical officiel selon lequel il avait atteint la « maturité psychologique ». La décision du tribunal n’a pas fait mention des inquiétudes soulevées par la Cour suprême concernant l’absence d’éléments médicolégaux l’incriminant, ce qui semble indiquer que l’enquête demandée n’a pas été menée. Le tribunal s’est en outre de nouveau appuyé sur les « aveux » forcés d’Alireza Tajiki comme preuve de sa culpabilité, sans mener d’enquête sur ses allégations de torture. La Cour suprême a confirmé cette condamnation à la peine capitale en février 2015.