Cinq jours après la mort de Fidel Castro, le défenseur des droits humains Eduardo Cardet a été arrêté. Il est depuis maintenu en détention provisoire à Holguín, dans le sud-est de Cuba. Cet homme est un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition.
Eduardo Cardet Concepción, dirigeant du Mouvement chrétien « Libération » (MCL) depuis 2014, a été arrêté à Holguín le 30 novembre 2016, cinq jours après la mort de l’ancien dirigeant de Cuba, Fidel Castro. Eduardo Cardet a passé deux mois au centre de détention provisoire de Holguín. Sa demande de libération sous caution a été refusée à trois reprises d’après sa femme.
Selon cinq témoins qui se sont entretenus avec Amnesty International au téléphone sous couvert d’anonymat, Eduardo Cardet a été poussé de son vélo et a été arrêté avec violence par au moins quatre policiers en civil et un policier en uniforme en début de soirée le 30 novembre, alors qu’il rentrait chez lui après avoir rendu visite à sa mère. On ignore encore les motifs de l’arrestation initiale d’Eduardo Cardet. D’après sa femme, qui a assisté à l’arrestation de son mari avec deux de leurs enfants, Eduardo Cardet est accusé d’avoir agressé un représentant de l’État ; infraction qui relève de l’article 142.1 du Code pénal. L’un des policiers affirme qu’Eduardo Cardet l’a poussé lors de son arrestation. Tous les témoins qui se sont entretenus avec Amnesty International réfutent ces allégations et affirment qu’Eduardo Cardet a été rapidement et violemment maîtrisé par des policiers en civil qui lui ont passé les menottes et l’ont frappé sans qu’il puisse se défendre. Les témoins pensent qu’Eduardo Cardet a été arrêté en raison de ses convictions et de ses opinions.
Avant son arrestation, Eduardo Cardet avait accordé des interviews qui avaient été publiées dans la presse internationale et lors desquelles il avait critiqué le gouvernement cubain. Dans une interview diffusée par la station de radio basée à Madrid esRadio deux jours avant son arrestation, il avait décrit le deuil en raison de la mort de Fidel Castro comme imposé et avait déclaré : « Castro était très contesté, notre peuple le détestait et le rejetait ». D’après le site Internet du MCL, l’avocat d’Eduardo Cardet a informé la famille de son client le 27 janvier que le ministère public demandait trois ans d’emprisonnement.