Le 11 mai, cinq jours après les expulsions forcées de Kariobangi, le président kenyan a, par le biais du ministre de l’Intérieur et de la Coordination gouvernementale, annoncé que « tant que le pays n’aura pas surmonté les difficultés dues à la pandémie de COVID-19, aucune expulsion ne devra avoir lieu » . Il a également annoncé que la police avait reçu pour instruction de cesser totalement de procéder à des expulsions, et que les policiers ont reçu l’ordre d’obtenir confirmation des décisions judiciaires concernant des expulsions auprès des services du procureur général.
Les expulsions forcées qui ont eu lieu dans le quartier de Dagoretti Corner le 1er octobre visaient à récupérer un terrain qui appartiendrait à la société kenyane des chemins de fer (Kenya Railways Corporation). La société kenyane de l’énergie électrique et de l’éclairage (Kenya Power & Lighting Company) a également démoli des maisons construites le long d’une ligne électrique. La plupart des habitant·e·s étaient au travail pendant les démolitions et ils n’ont pas eu le temps de sauver leurs biens. Nous avons reçu des informations indiquant que ces personnes vivaient là depuis plus de 25 ans.
Les démolitions de bâtiments résidentiels, compte tenu des circonstances actuelles, aggravent la vulnérabilité de ces personnes face au COVID-19, et constituent une violation flagrante des droits humains, notamment du droit à un logement convenable consacré par la Constitution du Kenya et par des traités internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par le Kenya. Nous demandons à toutes les parties concernées d’agir dans le respect de la nécessité de protéger les droits humains et la santé de toutes les personnes.