Écrire Il faut qu’une dirigeante autochtone soit jugée équitablement

La dirigeante autochtone Relmu Ñamku va être jugée pour tentative d’homicide le 26 octobre parce qu’elle a blessé une policière en 2012, alors que sa communauté résistait pour ne pas être expulsée de ses terres ancestrales, situées dans la province argentine de Neuquén. Elle avait été inculpée initialement de coups et blessures. Elle risque un procès inique et encourt 15 ans de réclusion.
Relmu Ñamku, une dirigeante de la communauté autochtone mapuche de Winkul Newen va être jugée le 26 octobre pour tentative d’homicide. Deux autres membres de la communauté avaient été poursuivis en 2012 après s’être opposés à ce qu’une compagnie pétrolière réalisent des forages sur leurs terres. Une policière avait alors été blessée.
Le 28 décembre 2012, alors que des membres de la communauté de Winkul Newen assistaient à des obsèques mapuches (Eluwvn), la police est arrivée sur les terres ancestrales de Paraje Portezuelo Chico, dans la province de Neuquén, avec une ordonnance d’expulsion. De nombreux camions et bulldozers de la compagnie pétrolière Apache sont arrivés vers 15 heures et les conducteurs ont reçu l’ordre d’entrer sur le territoire de Winkul Newen. Des habitants ont lancé des pierres en direction des engins et une policière a été blessée.
À la suite de cet incident, Relmu Ñamku, Martín Maliqueo et Mauricio Raín, trois membres de la communauté autochtone, ont été inculpés de « coups et blessures ». Les faits reprochés à Relmu Ñamku ont ensuite été requalifiés en « tentative d’homicide aggravée ». Le ministère public n’a pas motivé ce changement. Si elle est reconnue coupable, Relmu Ñamku risque jusqu’à 15 ans de réclusion.

La communauté de Winkul Newen (province de Neuquén) fait campagne depuis plus d’une décennie pour ne pas être expulsée de ses terres ancestrales en faveur de l’extraction pétrolière. Dans la lutte pour ses droits, elle a subi des expulsions forcées, l’inspection et la surveillance illégales de son territoire la nuit, ainsi qu’une présence militaire constante dans ses espaces culturels.
Sur ses terres se trouve le Yacimiento Protezuela Norte, où il existe 10 puits de pétrole et de gaz appartenant à la société Apache, rachetée par l’entreprise publique Yacimientos del Sur (YSUR) en 2014. En 2012, le sous-secrétariat à l’Environnement, aux Hydrocarbures et à l’Énergie de la province de Neuquén à ordonné à la société de nettoyer la zone avant de poursuivre l’extraction de pétrole et de gaz. Les activités d’extraction ont alors cessé mais la décision n’a pas encore été appliquée.
À l’occasion de sa visite dans le pays, en 2012, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a dénoncé le recours au système judiciaire pour incriminer les peuples autochtones défendant leurs droits. Il a exhorté les pouvoirs publics à trouver des solutions qui permettraient de maintenir l’ordre public tout en respectant les droits humains.
Pour la première fois en Amérique latine, le jury d’un procès pénal sera interculturel – composé pour moitié de Mapuches – et bénéficiera d’une interprétation simultanée en mapudungun, la langue de ce groupe.

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