Écrire Il faut immédiatement libérer Marfa Rabkova

La prochaine audience dans le procès de Marfa Rabkova, défenseure bélarussienne des droits humains, a été fixée à lundi 25 avril. Maintenue en détention provisoire depuis septembre 2020, elle encourt une lourde peine de prison simplement pour avoir mené des activités légitimes en faveur des droits humains, en sa qualité de coordinatrice du réseau de bénévoles de l’ONG Viasna.

Bien qu’elle présente des symptômes préoccupants et que son état de santé se soit détérioré, les autorités pénitentiaires la privent depuis des mois de soins médicaux.

Marfa Rabkova doit être libérée immédiatement et sans condition.

La détention de cette défenseure des droits humains survient dans le contexte de la forte dégradation de la situation des droits humains au Bélarus. Au cours de la période électorale et après le scrutin présidentiel du 9 août 2020, des manifestations pacifiques massives ont eu lieu contre les résultats officiels largement contestés, ainsi que contre la violence policière et les violations des droits humains généralisées. Tout au long de ce mouvement, les autorités ont mené une campagne de plus en plus hostile face à l’opposition et aux autres opinions divergentes. Des milliers de personnes ont été arrêtées de manière arbitraire par des policiers. Une grande majorité de ces personnes étaient des manifestant·e·s ou des passant·e·s pacifiques, et de nombreuses autres ont été appréhendées par des hommes masqués vêtus en civil dans des circonstances s’apparentant à des enlèvements.

Marfa Rabkova, membre du Centre de défense des droits humains Viasna où elle assure la coordination du service des bénévoles de l’organisation, et son époux, Vadzim Jaromski, ont été arrêtés dans la soirée du 17 septembre 2020 par des agents de la Direction principale du ministère de l’Intérieur chargée de combattre le crime organisé et la corruption (GUBAZIK). Leur appartement a été perquisitionné et de l’argent, des effets personnels et du matériel informatique ont été saisis. Vadzim Zharomski a ensuite été libéré, mais Marfa Rabkova a été placée et maintenue en détention provisoire. Elle a été inculpée de « formation ou autre préparation de personnes à la participation à des émeutes de grande ampleur, ou financement de cette activité » (article 293.3 du Code pénal), « participation à une organisation criminelle sous toute autre forme » (article 285.2 du Code pénal) et « incitation à la haine » (article 130 du Code pénal).

Le 11 février 2021, Marfa Rabkova a été inculpée de nouvelles charges d’« incitation à l’hostilité sociale envers le gouvernement par un groupe d’individus non identifiés » (article 130.3 du Code pénal) et de « participation à une organisation criminelle » (article 285.2 du Code pénal). Si elle est déclarée coupable, elle risque jusqu’à 12 ans d’emprisonnement. Fin novembre 2021, elle a été inculpée de nouvelles infractions. Le nombre de charges retenues contre elle s’élève désormais à 11 et elle encourt 20 ans d’emprisonnement.

Faute de soins médicaux, la santé de Marfa Rabkova s’est fortement détériorée depuis son arrivée en détention provisoire, et son état est désormais extrêmement préoccupant - elle a immédiatement besoin d’être examinée et de recevoir des soins médicaux. Selon sa famille, cela fait ainsi plus de neuf mois qu’on lui refuse des soins pour des maux de dents et une de ses dents de devant s’est partiellement ébréchée. De plus, après avoir contracté le COVID-19, Marfa Rabkova a présenté une inflammation des ganglions lymphatiques et a eu des douleurs au bas-ventre pendant plusieurs mois.

Selon Viasna, tout au long de la campagne présidentielle, pendant et après l’élection du 9 août 2020, ses membres ont été en butte au harcèlement des autorités : détentions arbitraires, arrestations administratives et tentatives de poursuites pénales en lien avec leurs activités relatives aux droits humains, entre autres.

Sept membres de Viasna sont actuellement incarcérés : Ales Bialiatski, président de l’organisation, Valiantsin Stefanovich, vice-président, Uladzimir Labkovich, avocat, Marfa Rabkova, Leanid Sudalenka, directeur du bureau de Viasna à Homel, ainsi que Tatsiana Lasitsa et Andrei Chapiuk, bénévoles. Le 3 novembre 2021, le tribunal a condamné Leanid Sudalenka et Tatsiana Lasitsa à trois ans et deux ans et six mois de prison respectivement.

Le 17 septembre 2021, des dizaines d’organisations bélarussiennes et internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont lancé une campagne de solidarité avec les militantes et militants des droits humains de Viasna emprisonnés, #FreeViasna.

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