Le 24 mars 2024, Khaled Al Serr, chirurgien palestinien de 32 ans de la bande de Gaza occupée, a été arrêté par l’armée israélienne à l’hôpital al Nasser, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avec d’autres professionnels de santé. Sa famille l’a appris par ses collègues, mais n’a reçu depuis lors aucune information de la part des autorités israéliennes sur son état, le lieu où il se trouve ou les motifs de son arrestation. Elle a eu des bribes d’informations par l’intermédiaire de codétenus libérés depuis, notamment un détenu qui a indiqué que Khaled Al Serr avait subi des actes de torture et des mauvais traitements.
Comme l’ont indiqué des organisations israéliennes de défense des droits humains, depuis le 7 octobre 2023, et en particulier depuis le début des opérations terrestres menées dans la bande de Gaza occupée fin octobre, les autorités israéliennes ont invoqué la Loi relative à l’incarcération des combattants irréguliers et d’autres dispositions non précisées pour détenir des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza occupée sans inculpation ni procès, les privant de tout contact avec le monde extérieur, et détenant la plupart d’entre eux, y compris Khaled Al Serr, en dehors de la protection de la loi, dans des conditions qui équivalent à une disparition forcée.
L’utilisation de la Loi relative à l’incarcération des combattants irréguliers et de ses amendements, la privation du droit de consulter des avocats, le refus de divulguer le sort des personnes détenues et le lieu où elles se trouvent, le déni du droit à un procès équitable et le recours bien connu à la torture et aux mauvais traitements à l’égard des Palestiniens détenus, en particulier ceux de la bande de Gaza occupée, sont autant de violations flagrantes des obligations qui incombent à Israël en vertu du droit international humanitaire et relatif aux droits humains.
La torture, les mauvais traitements et la disparition forcée sont des crimes de droit international ; la détention arbitraire en temps de conflit armé et d’occupation est un crime de guerre. En vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile, ils peuvent constituer des crimes contre l’humanité.
L’arrestation en service et la disparition forcée de professionnels de santé font partie intégrante des attaques israéliennes contre le système et les infrastructures de santé à Gaza. Les professionnels de santé travaillent dans des conditions de plus en plus dures et inhumaines lorsqu’ils s’occupent de leurs patients, du fait des opérations militaires et du blocage des fournitures médicales adéquates et du carburant. Extrêmement surchargés, ils travaillent de longues périodes sans manger ni avoir accès à de l’eau potable, et les communications sont souvent coupées.
Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), au 5 juin, sur les 36 hôpitaux principaux au service de plus de 2 millions de Palestiniens à Gaza, seuls 16 fonctionnaient encore partiellement, ne prodiguant plus que des types de services limités.
La disparition forcée de Khaled Al Serr s’inscrit dans le cadre des attaques que mène Israël contre les professionnels et le système de santé à Gaza. Rejoignez notre campagne, agissez et envoyez votre lettre aux autorités israéliennes pour leur demander de libérer Khaled Al Serr sans plus attendre et de mettre fin aux disparitions forcées de professionnels de santé palestiniens à Gaza.