Écrire Il faut libérer des journalistes menacés d’exécution

Le 29 mai, l’appel formé par quatre journalistes yéménites condamnés à mort, Akram al Walidi, Abdelkhaleq Amran, Hareth Hamid et Tawfiq al Mansouri, sera examiné par la chambre criminelle de la Cour d’appel administrée par les Houthis à Sanaa, la capitale du Yémen.

Ces journalistes sont entre les mains des autorités houthies de facto depuis leur arrestation, en 2015. Pendant plus de quatre ans, ils ont été détenus sans être jugés ni même inculpés, et ont subi diverses violations des droits humains - disparition forcée, périodes de détention au secret et à l’isolement, passages à tabac et privation de soins médicaux, notamment.

Amnesty International appelle les autorités houthies de facto à annuler la condamnation à mort de ces quatre journalistes, prononcée à l’issue d’un procès manifestement inique, et à ordonner leur libération immédiate.

Akram al Walidi, Abdelkhaleq Amran, Hareth Hamid et Tawfiq al Mansouri font partie d’un groupe de 10 journalistes arrêtés en 2015. Le 9 juin 2015, les forces houthies ont fait une descente dans l’hôtel Qasr al Ahlam, à Sanaa, et ont appréhendé neuf journalistes, dont ces quatre hommes ainsi que Hasan Anab, Haytham al Shihab, Hisham al Yousefi et Essam Balgheeth. Un 10e journaliste, Salah al Qaedi, a été arrêté à son domicile le 28 août 2015, selon un témoin oculaire. Les six autres journalistes ont été libérés depuis lors.

Pendant leur détention, les quatre journalistes ont été soumis à toute une série de graves violations de leurs droits fondamentaux et à des violations de leur droit à un procès équitable. Depuis 2015, ils ont été détenus arbitrairement pendant plus de quatre ans sans inculpation ni jugement, soumis à une disparition forcée, à des périodes de détention au secret et à l’isolement ainsi qu’à des coups, et privés de visites de leur famille et de leur avocat. Bien qu’ils aient de graves problèmes de santé nécessitant des soins de toute urgence, ils sont toujours privés de prise en charge médicale. De plus, à la connaissance d’Amnesty International, ils sont soumis à des passages à tabac et à d’autres mauvais traitements.

Toutes les parties au conflit qui se déroule au Yémen, y compris les forces houthies, le gouvernement, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ainsi que les forces yéménites soutenues par les Émirats, se sont livrées à de graves violations des droits humains et atteintes à ces droits. Il s’agit notamment de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de tentatives de harcèlement, d’actes de torture et autres mauvais traitements et de procès iniques.

Dans les zones sous contrôle houthi, des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des membres de la communauté baha’ie ont été soumis à des arrestations et détentions arbitraires, ainsi qu’à des détentions au secret et des disparitions forcées. Amnesty International a publié en mai 2021 un rapport intitulé Yemen : Released and exiled : Torture, unfair trials and forcible exiles of Yemenis under Huthi rule, qui décrit les violations des droits humains commises par les forces houthies et rend compte d’expériences personnelles de civils libérés dans le cadre d’accords politiques en 2020. Pour les personnes incarcérées dans les prisons houthies, les conditions de vie sont difficiles et inhumaines : forte surpopulation, manque de nourriture et d’eau potable et conditions sanitaires médiocres.

Selon Reporters sans frontières, 14 journalistes sont actuellement détenus au Yémen uniquement pour avoir fait leur travail, et deux journalistes ont été tués en 2022.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

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