Depuis le début de sa détention, Alexeï Gorinov a été placé à plusieurs reprises en cellule d’isolement disciplinaire (« SHIZO ») pour de prétendues violations mineures des règles pénitentiaires. En détention, il a développé des troubles respiratoires, aggravés par le fait qu’une partie d’un de ses poumons avait été retirée il y a plusieurs années. Les autorités carcérales ne lui ont pas donné accès à des soins médicaux adapté et l’ont, au contraire, forcé à déneiger des surfaces en plein air.
Le 9 décembre 2023, plus de 240 professionnel·le·s de santé ont adressé une lettre ouverte au président Vladimir Poutine pour exprimer leur préoccupation à l’égard de l’état d’Alexeï Gorinov et demander qu’il reçoive les soins médicaux dont il avait besoin. Plus tard dans le courant du mois de décembre, il a été transféré dans la clinique d’une prison. L’organisation russe de défense des droits humains OVD-info a indiqué que l’état de santé d’Alexeï Gorinov restait fragile. Selon elle, sa prise en charge est insuffisante car les cliniques des prisons russes sont mal équipées.
Le 13 septembre 2023, les autorités russes ont ouvert une nouvelle enquête à l’encontre d’Alexeï Gorinov, en l’accusant de « justification du terrorisme » pour avoir discuté d’une attaque imputée à l’Ukraine sur un pont en Crimée et du régiment Azov des forces armées ukrainiennes (désigné comme « organisation terroriste » en Russie).
En Russie, les lois de censure portant sur la guerre, entrées en vigueur en mars 2022, érigent en infraction les critiques à l’égard de l’agression contre l’Ukraine et des crimes de guerre commis par les forces russes, qui sont systématiquement qualifiées de « fausses nouvelles » et de « dénigrement » de l’armée (articles 207.3 et 280.3 du Code pénal), et les rendent passibles de peines pouvant aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. Ces lois ont entraîné un exode des médias indépendants et des militant·e·s ainsi qu’une répression de toute forme de dissidence anti-guerre. Le fait même d’utiliser le terme « guerre » au lieu de l’expression « opération militaire spéciale » peut être considéré comme une infraction.