Au moment de son arrestation, Victoria Biran tenait un drapeau arc-en-ciel et, d’après des proches et d’autres militant·e·s présents sur place, cela a attiré l’attention de membres de la police antiémeutes et a débouché sur son placement en détention.
Selon d’innombrables témoignages de première main, des éléments photographiques et vidéo largement diffusés, ainsi que des documents médicaux, une grande partie, si ce n’est l’ensemble des personnes arrêtées durant les manifestations majoritairement pacifiques ayant suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, le 9 août, ont été soumises à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements durant leur arrestation et en détention. Il est établi que certains traitements ou châtiments inhumains ou dégradants, notamment des passages à tabac, sont monnaie courante au centre de détention situé dans la rue Akrestina (établissement plus communément connu sous le nom d’« Akrestina ») à Minsk, la capitale du Bélarus, où Victoria Biran est incarcérée.
L’arrestation de Victoria Biran survient dans un contexte de forte détérioration de la situation des droits humains au Bélarus. Des manifestations pacifiques de masse se sont tenues durant la campagne électorale et après l’élection présidentielle du 9 août, notamment pour protester contre les résultats officiels de cette dernière, largement contestés. Tout au long de ce mouvement, les autorités ont mené une campagne de plus en plus hostile face à l’opposition et aux autres opinions divergentes.
Des milliers de personnes ont été arrêtées de manière arbitraire par des policiers. Une grande majorité de ces personnes étaient des manifestant·e·s ou des passant·e·s pacifiques, et de nombreuses autres ont été appréhendées par des hommes masqués vêtus en civil dans des circonstances s’apparentant à des enlèvements. Elles doivent toutes être immédiatement relâchées, et les autres violations des droits humains doivent cesser sans délai, notamment la dispersion de rassemblements pacifiques, les arrestations de masse et la généralisation des mauvais traitements et de la torture contre les détenu·e·s.