Le 11 décembre, un tribunal militaire israélien a prolongé de six mois supplémentaires la détention administrative de Mohammad Faisal Abu Sakha, artiste de cirque palestinien. Il est maintenu en détention sans inculpation ni jugement par les autorités israéliennes depuis un an.
L’artiste de crique palestinien Mohammad Faisal Abu Sakha, 24 ans, originaire de Jénine en Cisjordanie occupée, est détenu par les autorités israéliennes sans inculpation ni jugement depuis un an. Les forces israéliennes l’ont interpellé le 14 décembre 2015 au poste de contrôle de Zaatara, près de Naplouse. Le 11 décembre, il a fait l’objet pour la troisième fois d’une ordonnance de détention administrative de six mois. Alors que la durée maximale de chaque ordonnance est de six mois, elles peuvent être renouvelées indéfiniment. L’audience prévue le 13 décembre, au cours de laquelle un juge militaire devait réexaminer la décision du tribunal militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, a été repoussée – et aucune date n’a été fixée pour une nouvelle audience – mais il est fort peu probable que l’ordonnance soit annulée.
Le 5 décembre, lors d’une audience devant la Haute Cour de justice israélienne, les juges ont déclaré à l’avocat de Mohammad Faisal Abu Sakha qu’ils estimaient que les « preuves » secrètes fournies par l’Agence israélienne de sécurité (AIS) justifiaient l’affirmation de l’AIS selon laquelle son client représentait « une menace pour la sécurité de l’État d’Israël ». Pourtant, selon son avocat, aucun élément nouveau n’a été versé au dossier depuis décembre 2015. Cependant, aux termes du système de détention administrative, ni Mohammad Faisal Abu Sakha ni son avocat ne peuvent examiner ces « preuves » et ils ne sont donc pas en mesure de préparer une défense adéquate, en violation d’un principe central de l’équité des procès.
Amnesty International craint que les autorités israéliennes – comme c’est le cas dans de nombreuses affaires de ce type – ne se servent de la détention administrative pour sanctionner Mohammad Faisal Abu Sakha sans engager de poursuites à son encontre, ce qui constituerait une détention arbitraire. Le recours par Israël à la détention administrative peut être assimilé à un traitement cruel, inhumain et dégradant, car les détenus sont dans l’impossibilité de connaître les motifs de leur détention et ignorent quand ils seront remis en liberté.