José Alberto Tejada est journaliste et directeur de Canal2, un média colombien. Depuis le début de la grève nationale, José Alberto Tejada a dénoncé les agissements illégaux et inappropriés de membres des forces publiques contre des personnes qui manifestent de manière pacifique dans la ville de Cali, épicentre de la grève nationale.
Entre juin et août 2021, le journaliste José Alberto Tejada a été victime d’incidents de sécurité ayant mis sa vie et son intégrité physique en danger. Le 4 juin, un membre du GOES de la police nationale a menacé José Alberto Tejada alors que celui-ci couvrait la situation humanitaire dans la zone nommée « Paso del Aguante » à Cali, lui disant : « Vous êtes bon à tuer d’une balle ». Le 20 juillet, alors que José Alberto Tejada couvrait les manifestations, un membre de son équipe de protection a été visé par trois balles, semble-t-il tirées par un membre de l’unité antiémeutes de la police (ESMAD). Il a été blessé à l’épaule, à la cuisse et au genou. Le 7 août vers 1 h 30 du matin, des membres de son équipe de protection ont vu un homme sur une moto rouge brandir un pistolet près du domicile de José Alberto Tejada. L’homme a fui, dissuadé par ces hommes fournissant bénévolement une protection au journaliste.
José Alberto Tejada a fustigé par de hauts représentants de l’État, qui l’ont publiquement accusé d’avoir répandu des « fausses nouvelles » dans le but d’inciter à la violence à Cali. Le 6 juin, la sénatrice María Fernanda Cabal a partagé sur son compte Twitter un texte intitulé Destructo II montrant une image de José Alberto Tejada et l’accusant d’être responsable de la violence à Cali pour avoir répandu des « fausses nouvelles ». Le 20 août, un tract qualifiant José Alberto Tejada de cible militaire, signé par des personnes se présentant comme les « Aigles noirs - bloc de Bogotá » a circulé sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée.
Depuis le 4 juin, José Alberto Tejada a organisé lui-même sa protection, assurée par d’anciens membres des forces colombiennes de sécurité, qui protègent bénévolement le journaliste.
Le 9 juillet, José Alberto Tejada a demandé des mesures conservatoires à la Commission interaméricaine des droits de l’homme et des mesures de protection à l’unité nationale de protection (UNP) pour lui-même, son équipe et les locaux de Canal2. Le 23 août, l’UNP a partiellement répondu à cette requête. Le système proposé ne répond cependant pas aux besoins de Jose Alberto Tejada, de sa famille et de son équipe.
Le 19 août, 35 membres du Congrès colombien ont demandé au ministère de l’Intérieur et à l’UNP de fournir une protection au journaliste.