Les artistes Seroe Fioletovoe et Viktoriya Miroschnitchenko ont disparu le 31 janvier après leur arrivée en « république populaire autoproclamée de Donetsk » (DNR), en Ukraine. Seroe Fioletovoe et Viktoriya Miroschnitchenko avaient prévu de participer à une action publique pacifiste. Les autorités de facto refusent de reconnaître leur détention et on craint pour leur sécurité.
Seroe Fioletovoe (nom apparaissant sur son passeport : Oleg Vassilyev) et Viktoriya Miroschnitchenko, deux artistes russes militant pour les droits, avaient prévu de se rendre à Donetsk, ville de l’est de l’Ukraine actuellement contrôlée par des séparatistes pro-russes, pour participer à une action publique pacifiste.
Il est très risqué de se rendre en « république populaire autoproclamée de Donetsk », particulièrement pour les militants, et il avait donc été convenu que Seroe Fioletovoe et Viktoriya Miroschnitchenko resteraient en contact régulier avec une personne en Russie. D’après cette personne, Seroe Fioletovoe a pris contact pour la dernière fois par téléphone le 31 janvier à 17 heures, quelques instants avant d’entrer sur le territoire contrôlé par les séparatistes avec Viktoriya Miroschnitchenko.
Depuis ce dernier appel, aucune information quant à leur sort et le lieu où ces deux personnes se trouvent n’a été révélée et on craint qu’elles ne soient soumises à une disparition forcée.
Les autorités de facto de Donetsk refusent de reconnaître la détention de Seroe Fioletovoe et Viktoriya Miroschnitchenko et n’ont divulgué aucune information quant à leur sort. Il est courant que le « ministère de la Sûreté de l’État » de la « république populaire autoproclamée de Donetsk » soumette des personnes soupçonnées de déloyauté envers la DNR ou d’activités subversives à une « détention administrative » au secret de 30 jours et qu’il prolonge ensuite cette détention.
Écrire Il faut révéler ou se trouvent deux personnes qui ont disparu
Le conflit dans l’est de l’Ukraine a commencé au printemps 2014, après l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. En avril et mai 2014, des opposants au nouveau gouvernement à Kiev ont occupé des bâtiments appartenant à l’administration locale et aux agences chargées de l’application des lois dans plusieurs villes des régions de Donetsk et de Louhansk, dans l’est du pays (Donbass). Réclamant plus d’autonomie au niveau local, voire l’indépendance à l’égard de l’Ukraine, et un rapprochement avec la Russie, les organisateurs de manifestations ont formé des groupes armés et ont proclamé la création de la « république populaire de Donetsk » et de la « république populaire de Louhansk ». Les autorités à Kiev ont réagi en lançant une « opération antiterroriste », visant à reprendre le contrôle de la zone.
Les forces de sécurité opèrent en l’absence de tout mécanisme de contrôle dans les « républiques » autoproclamées et détiennent arbitrairement des personnes dans leurs propres centres de détention. Bien souvent, les détenus sont soumis à une « détention administrative » de 30 jours pendant laquelle ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Amnesty International a également recueilli des informations sur des cas dans lesquels ces détenus ont été victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements visant à leur arracher des « aveux » qui sont ensuite utilisés par un « tribunal ».
Pour plus d’informations concernant ces pratiques, veuillez consulter le rapport conjoint en anglais d’Amnesty International et de Human Rights Watch intitulé You Do Not Exist : Arbitrary detentions, enforced disappearances, and torture in eastern Ukraine (https://www.amnesty.org/fr/documents/eur50/4455/2016/fr/).
Noms : Seroe Fioletovoe (merci d’utiliser le nom apparaissant sur son passeport, Oleg Vassilyev, dans les appels et ne pas faire référence à son genre) et Viktoriya Miroschnitchenko
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