Ekaterina Vologjeninova a été déclarée coupable d’« incitation à la haine et à l’inimitié » le 20 février pour avoir critiqué les autorités russes sur Internet. Elle va faire appel de sa condamnation.
Ekaterina Vologjeninova, une vendeuse d’Ekaterinbourg, dans l’Oural, a été reconnue coupable d’« incitation à la haine et à l’inimitié sur la base de l’appartenance ethnique » le 20 février, après qu’elle a critiqué sur Internet l’annexion de la Crimée par la Russie et l’implication de son pays dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Le juge a statué qu’ Ekaterina Vologjeninova, qui est une mère célibataire et s’occupe seule de sa mère âgée, doit effectuer 320 heures de « rééducation par le travail ». Ce travail ne sera pas rémunéré et elle devra l’accomplir pendant son temps libre. Le juge a aussi estimé que l’ordinateur et la souris d’Ekaterina Vologjeninova devaient être détruits car il s’agissait des « armes du crime ». Lorsque la décision du tribunal a été annoncée, les sympathisants d’Ekaterina Vologjeninova ont hurlé que la sanction était honteuse. Ekaterina Vologjeninova fera appel de sa condamnation.
Le dossier de l’accusation s’est appuyé sur une expertise commandée par les enquêteurs et présentée par un linguiste travaillant pour un laboratoire de criminologie dépendant du Service fédéral de sécurité. Entre autres choses, il a été déterminé que les textes et images partagés par Ekaterina Vologjeninova « incitent à la haine et à l’inimitié à l’égard des combattants volontaires russes dans le Donbass sur la base de leur appartenance ethnique » et envers des « représentants du gouvernement ». Le juge a observé que l’accusée ne pouvait pas être poursuivie pour la caricature d’un « homme ressemblant au président Poutine », et a invoqué le droit international, qui protège le droit d’exprimer des opinions personnelles et requiert que les politiciens fassent preuve de tolérance face à la critique.
Le nom d’Ekaterina Vologjeninova continuera par ailleurs à figurer sur la liste des terroristes et extrémistes dressée par le Rosfinmonitoring - le service russe responsable de la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme -, et son compte en banque et ses cartes bancaires restent bloqués. Elle a formé à ce propos un recours qui sera selon elle bientôt examiné.