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Une femme emprisonnée pour un post sur facebook
Au Myanmar, une jeune femme de 24 ans a été condamnée à six mois de prison en raison d’un commentaire sur Facebook qui tournait l’armée en dérision. Cette femme est une prisonnière d’opinion et doit être libérée immédiatement et sans condition.

Le 28 décembre 2015, Chaw Sandi Tun, aussi connue sous le nom de Chit Tha Mee, a été condamnée à six mois de prison par le tribunal du district de Maubin, dans la région d’Ayeyarwady, dans le sud du pays. Elle a été condamnée au titre de l’article 66(d) de la Loi sur les télécommunications de 2013, qui prévoit une peine maximale de trois ans d’emprisonnement pour quiconque est responsable d’avoir « extorqué, contraint, restreint à tort, diffamé, importuné, causé une influence injustifiée ou menacé toute personne en utilisant un réseau de télécommunications ». Chaw Sandi Tun était également inculpée au titre de l’article 500 du Code pénal du Myanmar, mais cette accusation a été abandonnée par le tribunal.

Chaw Sandi Tun a été arrêtée le 12 octobre pour un post qu’elle a partagé sur Facebook, qui soulignait que la dirigeante de l’opposition Aung San Suu Kyi portait des vêtements d’une teinte similaire à ceux de l’armée, et en particulier à ceux du commandant en chef des armées, le général Min Aung Hlaing. Voici son commentaire : « Si vous l’aimez [Aung San Suu Kyi] tant, portez un morceau de son longyi [sarong] sur la tête ». Dans la société patriarcale birmane, l’idée d’un homme portant des vêtements de femmes sur la tête est considérée comme offensante. Elle a été arrêtée à Yangon, principale ville du Myanmar, et transférée à la prison de Maubin, dans la région d’Ayeyarwady, où elle demeure incarcérée.

Si la pénétration d’Internet demeure très faible au Myanmar, Facebook est largement utilisé par ceux qui se servent d’Internet, notamment les défenseurs des droits humains, les représentants du gouvernement et les agences de presse.

Amnesty International a eu connaissance de plusieurs autres cas de personnes inculpées pour avoir exercé sans violence leur droit à la liberté d’expression, au titre de l’article 66(d) de la Loi sur les télécommunications de 2013. C’est notamment le cas de Patrick Kum Jaa Lee, militant pour la paix de l’ethnie kachin, interpellé le 14 octobre pour un message sur Facebook qui tournait l’armée du Myanmar en dérision. Il est actuellement détenu à la prison d’Insein à Yangon, malgré ses problèmes de santé (voir : https://www.amnesty.org/fr/documents/asa16/3105/2015/fr/). Amnesty International est vivement préoccupée par ces affaires, qui pourraient témoigner d’un élargissement de la répression à la liberté d’expression en ligne.

Les autorités du Myanmar continuent d’arrêter et d’emprisonner des militants et des défenseurs des droits humains exerçant simplement sans violence leur droit à la liberté d’expression, garanti par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Amnesty International est préoccupée par diverses lois du Myanmar qui restreignent le droit à la liberté d’expression.

Nom : Chaw Sandi Tun
Femme

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