Depuis le 13 mars, la police menace de poursuites des blogueurs, des militants et de simples particuliers un peu partout au Kazakhstan pour avoir soutenu sur les réseaux sociaux le Choix démocratique du Kazakhstan, parti politique de l’opposition. Akmaral Tobylova, actuellement en résidence surveillée, est inculpée de financement d’une organisation extrémiste alors qu’elle n’a fait que consulter le site Internet de ce parti. Cette femme est une prisonnière d’opinion.
Le 13 mars, le tribunal de Yessil, dans la capitale du Kazakhstan, Astana, a statué que le parti du Choix démocratique du Kazakhstan était une organisation extrémiste parce qu’il avait « incité à la discorde nationale », au titre d’une législation anti-extrémisme formulée en des termes vagues. Un représentant du bureau du procureur général a déclaré que ce parti « donn[ait] une image négative des autorités actuelles et suscit[ait] des attitudes de protestation », et a annoncé que tout soutien apporté à ce parti d’opposition, y compris sous forme de commentaires sur les réseaux sociaux, serait considéré comme une infraction, passible de poursuites au pénal en vertu de la législation anti-extrémisme.
Depuis le 13 mars, des blogueurs, des militants et de simples particuliers à travers le pays ont été convoqués par la police et avertis qu’ils risquaient des poursuites pour avoir soutenu le Choix démocratique du Kazakhstan sur les réseaux sociaux. Le 15 mars, le tribunal du district d’Almaline, à Almaty, a autorisé l’assignation à résidence d’une graphiste âgée de 27 ans, Akmaral Tobylova, qui fait l’objet d’une enquête pour financement d’un groupe extrémiste. Elle a déclaré au Bureau international des droits humains du Kazakhstan : « J’ai juste consulté le site et regardé les nouvelles. Il n’y a là rien d’interdit. Je m’intéressais à leur programme parce qu’ils promettaient de bonnes retraites et des logements. » Akmaral Tobylova est détenue uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression ; il s’agit donc d’une prisonnière d’opinion. Selon le Bureau international des droits humains du Kazakhstan, deux autres personnes, qui souhaitent garder l’anonymat, ont également été arrêtées, victimes elles aussi de la répression exercée contre ceux qui semblent soutenir le Choix démocratique du Kazakhstan.