Une semaine après le versement de la caution d’Islam Khalil, qui s’élève à 50 000 livres égyptiennes (5 510 dollars), cet homme de 27 ans qui a été victime de disparition forcée et de torture n’a toujours pas été remis en liberté. Au lieu de respecter la décision de justice ordonnant sa libération, des policiers ont inventé de toutes pièces une nouvelle accusation contre lui et lui ont fait subir un passage à tabac.
Tôt le matin du 29 août, Islam Khalil a été transféré du deuxième poste de police d’al Raml, à Alexandrie, aux bureaux de l’Agence de sécurité nationale et du Secteur de la sécurité publique au Caire, à la surprise de sa famille et de son avocat, qui s’attendaient à sa libération. Le 21 août, le parquet d’Alexandrie Est a ordonné la libération sous caution d’Islam Khalil. Son avocat a expliqué à Amnesty International qu’il reste inculpé d’appartenance à un groupe interdit, mais que d’autres charges retenues contre lui ont été abandonnées par le parquet après une enquête sur son cas, et la campagne nationale et internationale en faveur de sa libération. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
La caution a été versée le 23 août. Le lendemain, Islam Khalil a été transféré de la prison de Borg el Arab à la Direction de la sécurité à Alexandrie, puis au deuxième poste de police d’al Raml pour terminer les démarches relatives à sa libération. Au lieu de cela, selon son frère, des policiers l’ont frappé à coups de tuyau en plastique jusqu’à ce qu’il perde connaissance, et l’ont accusé d’une nouvelle infraction d’agression sur des policiers. S’il est déclaré coupable, Islam Khalil risque une amende d’un montant compris entre 10 000 et 20 000 livres égyptiennes (1 123 à 2 245 dollars). Son frère a indiqué à Amnesty International qu’Islam a été frappé par des policiers qui l’ont menacé en ces termes : « Tout ce bruit, c’est pour faire pression et obtenir ta libération ? Nous ne te libérerons qu’une fois que tu seras mort. » Le ministère public a également ordonné la libération d’Islam Khalil dans cette seconde affaire, en attendant que des enquêtes soient menées, et un rapport médical a confirmé que son corps présentait des blessures.
L’avocat a indiqué à Amnesty International qu’Islam Khalil a été emmené lundi 29 août en début de soirée au bureau des transferts du ministère de l’Intérieur à Sibirbay, dans le gouvernorat de Gharbeya, au nord-ouest de Caire. Son avocat et ses proches n’ont pas pu s’entretenir avec lui. Ils ne savent pas ce qui est advenu d’Islam Khalil tandis qu’il se trouvait dans les bureaux des services de sécurité du Caire plus tôt le jour même. Il était prévu qu’il soit ramené au poste de police d’al Santa, sa ville de résidence (gouvernorat de Gharbeya), mardi 30 août.