Le graffeur cubain Danilo Maldonado Machado (alias El Sexto), considéré comme un prisonnier d’opinion par Amnesty International en 2015, a de nouveau été arrêté le 26 novembre, peu après l’annonce de la mort de Fidel Castro.
Le graffeur cubain Danilo Maldonado Machado (alias El Sexto) a été arrêté à son domicile à La Havane, la capitale du pays, vers 11 h 15 le 26 novembre, quelques heures après l’annonce de la mort de Fidel Castro. Danilo Maldonado était au téléphone avec son amie quand des agents de l’État sont entrés chez lui par la force.
Selon sa mère, Maria Victoria Machado, elle-même et sa sœur n’ont dans un premier temps pas réussi à savoir où il avait été emmené, puis elles ont découvert en fin de journée qu’il se trouvait dans une prison. La mère de Danilo Maldonado a indiqué qu’il est actuellement détenu à Guanabacoa, dans l’est de La Havane. Quand Maria Machado lui a rendu visite le 27 novembre, les fonctionnaires ne l’ont pas informée des raisons de son arrestation.
Le 26 novembre, selon le journal basé à Cuba 14 y medio, Danilo Maldonado avait graffé « Il est parti » (Se fue) sur un mur à La Havane. Le journal a indiqué que le graffiti d’El Sexto fait partie des premières réactions publiques qui ont été enregistrées en dehors des manifestations de deuil organisées par les pouvoirs publics à la suite de l’annonce de la mort de Fidel Castro.
Les arrestations arbitraires de courte durée restent souvent utilisées pour restreindre la liberté d’expression à Cuba. En octobre, la Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale, qui, tout comme d’autres organisations de défense des droits humains, n’est pas reconnue par les autorités cubaines, a fait état de 620 détentions arbitraires de manifestants pacifiques et de militants de l’opposition.
Les dispositions du Code pénal cubain relatives, entre autres, à l’outrage envers un fonctionnaire (desacato), la résistance à des représentants de l’État dans l’exercice de leurs fonctions (resistencia) et aux troubles à l’ordre public (desórdenes públicos) sont souvent utilisées pour réprimer la liberté d’expression, de réunion et d’association.