Nizar Zakka, ressortissant libanais jouissant du statut de résident permanent aux États-Unis, est détenu à l’isolement à la prison d’Evin (Téhéran) depuis son arrestation, le 18 septembre 2015. Il doit être jugé en Iran le 6 juin pour des infractions liées à la sécurité nationale. Il était venu participer, en tant qu’intervenant, à une conférence internationale sur le rôle des femmes dans le développement durable.
Nizar Zakka (49 ans), homme d’affaires et spécialiste des technologies de l’information, a la nationalité libanaise et le statut de résident permanent aux États-Unis. Il doit être jugé le 6 juin par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour des infractions liées à la sécurité nationale. Il a été arrêté le 18 septembre 2015 à Téhéran par des hommes en civil appartenant, semble-t-il, aux pasdaran (gardiens de la révolution), alors qu’il se rendait à l’aéroport pour quitter le pays. Il était venu participer, en tant qu’intervenant, à la deuxième Conférence internationale et exposition sur le rôle des femmes dans le développement durable, qui s’est tenue du 15 au 18 septembre 2015, et avait reçu une invitation officielle de la vice-présidente iranienne chargée des femmes et des affaires familiales, Shahindokht Molaverdi. Après son arrestation, il a été transféré à la section 2-A de la prison d’Evin, où il est détenu à l’isolement depuis lors. Sa famille ignorait ce qu’il était advenu de lui et n’a appris son arrestation que lorsqu’elle a entrepris des recherches par l’intermédiaire d’un contact local.
Nizar Zakka a observé une grève de la faim entre le 13 mars et le 4 avril pour protester contre sa détention, suite à quoi il a été autorisé à téléphoner à sa famille de temps en temps et à recevoir des visites hebdomadaires. Il a pu engager un avocat en janvier 2016 mais ne l’a rencontré en privé qu’au mois d’avril, bien qu’il ait subi de nombreux interrogatoires. Celui-ci n’a toujours pas accès au dossier. Les agents ayant interrogé Nizar Zakka ont, semble-t-il, obtenu son adresse électronique et le mot de passe correspondant sous la contrainte dès les premiers jours de sa détention. Ils lui ont ensuite présenté des copies imprimées de nombreux messages, tous à caractère professionnel, qu’il avait envoyés depuis son compte et lui ont ordonné de les signer. Les autorités iraniennes ont visiblement ignoré les nombreuses demandes de visite formulées par l’ambassade du Liban.
Nizar Zakka n’a pas été informé officiellement des charges pesant sur lui mais les autorités auraient indiqué verbalement à son avocat qu’il s’agissait notamment de « collaboration avec des États hostiles ». En novembre 2015, des médias publics ont affirmé que Nizar Zakka « avait des liens étroits avec les services de renseignements et les organes militaires américains » et qu’il était soupçonné d’être « un espion américain ». Selon des sources proches de Nizar Zakka, ces allégations sont fallacieuses.