L’Indonésie a renvoyé le ressortissant émirien, Abdulrahman Bin Sobeih, de force aux Émirats arabes unis le 18 décembre 2015. On ignore où il se trouve et il risque de subir des actes de torture ou d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les autorités indonésiennes ont arrêté Abdulrahman Bin Sobeih, 50 ans, le 20 octobre 2015 pour possession de papiers d’identité falsifiés. Il a été détenu au quartier général de la police de la station touristique de Balerang sur l’île de Batam, dans la province des îles Riau. Selon plusieurs sources, l’avocat d’Abdulrahman Bin Sobeih a été convoqué au quartier général de la police par les autorités de la province le 18 décembre 2015, et a été informé que la détention de son client prendrait fin le lendemain, ce qui lui permettrait alors de déposer une demande d’asile en Indonésie auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cependant, le 18 décembre au soir, Abdulrahman Bin Sobeih a été conduit hors du poste de police par cinq représentants émiriens et six représentants indonésiens, bien qu’aucune décision de justice justifiant son expulsion n’ait été présentée. Ils l’ont emmené à l’aéroport de Hang Nadim où il a été forcé à embarquer dans un avion vers les Émirats arabes unis.
En juillet 2013, les Émirats arabes unis avaient condamné Abdulrahman Bin Sobeih (également connu sous le nom d’al Suwaidi) par contumace à 15 ans d’emprisonnement pour des accusations d’appartenance à un groupe ayant créé une organisation visant à renverser le gouvernement des Émirats arabes unis. Plus de 60 autres personnes ont également été condamnées après un procès inique pendant lequel 71 des 94 accusés se sont plaints d’avoir été victimes d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Ils n’ont pas été autorisés à faire appel de leur jugement et de leur condamnation. La réelle raison de leur arrestation et de leur condamnation semble être liée à leur opposition manifeste au gouvernement des Émirats arabes unis. En novembre 2013, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a déclaré que les 61 personnes qui avaient été arrêtées exerçaient leur droit légitime à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion et d’association pacifiques.