Shahram Ahmadi, sunnite issu de la minorité kurde d’Iran, risque d’être exécuté d’un moment à l’autre. Cet homme a été condamné à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante. Sa sentence a été confirmée par la Cour suprême.
Shahram Ahmadi, 28 ans, a appris en octobre 2015 que sa condamnation à mort avait été confirmée par la Cour suprême. Détenu à la prison de Rajai Shahr, à Karaj, il a été informé par le juge de l’application des peines que son exécution pouvait avoir lieu à tout moment. Cet homme affirme ne pas avoir pu obtenir de copie de la décision de justice ou prendre connaissance des éléments à charge et du raisonnement juridique qui ont conduit à sa condamnation.
Shahram Ahmadi a été arrêté en avril 2009 à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, alors qu’il rentrait chez lui. Il raconte que des pasdaran (gardiens de la révolution) lui ont tiré dessus et l’ont battu dans la rue. Il a ensuite été emmené à l’hôpital, où il a été interrogé. Il a passé près de trois ans en détention en attendant son procès, sans avoir de contact avec son avocat ou sa famille. Cet homme affirme avoir subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements visant à le pousser aux « aveux », notamment une détention à l’isolement prolongée, des coups de pied et de poing, et l’absence de soins médicaux. Il a rencontré son avocat commis d’office pour la première fois le 2 octobre 2012, lors de son procès devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, qui n’a apparemment duré que cinq minutes. En avril 2013, il a appris que le tribunal l’avait condamné à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » (mohareb) en raison de son appartenance présumée à des groupes salafistes. Shahram Ahmadi nie ces accusations, affirmant être pris pour cible en raison de sa foi.
Plus tôt cette année, la Cour suprême a annulé la sentence prononcée contre lui et renvoyé le dossier à la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Celui-ci s’est de nouveau prononcé en faveur de la peine de mort, décision maintenant confirmée par la Cour suprême. À la connaissance d’Amnesty International, aucune enquête n’a été ouverte sur les allégations de torture de Shahram Ahmadi.