Des hommes perçus comme homosexuels sont enlevés, torturés voire même tués en toute impunité en Tchétchénie dans le cadre d’une campagne coordonnée.
Le 1er avril, le quotidien indépendant russe Novaya Gazeta a révélé que plus d’une centaine d’hommes, perçus comme étant homosexuels, avaient été enlevés dans les jours précédents, dans le cadre d’une campagne coordonnée. Ces hommes auraient subi des actes de torture ou d’autres mauvais traitements, et auraient été contraints à divulguer l’identité d’autres personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres de leur connaissance. Novaya Gazeta affirme détenir des informations vérifiées concernant au moins trois hommes qui ont été tués par leurs ravisseurs, mais les sources du journal affirment qu’un plus grand nombre de personnes auraient été tuées.
D’après des informations, certains des hommes enlevés auraient depuis été rendus à leur famille, probablement car leur orientation sexuelle n’a pas été confirmée par leurs ravisseurs. Ils restent cependant en grand danger en raison de l’intolérance homophobe locale. Des membres de l’ONG Russian LGBT network ont confirmé ces informations, et ont ouvert une ligne téléphonique d’urgence pour aider les personnes qui auraient besoin de se mettre en sécurité en dehors de la région.
Les réactions des autorités tchétchènes à ces informations ont varié du déni (par exemple, d’Alvi Karimov, l’attaché de presse du président de la République), au refus de les prendre au sérieux, en passant par des menaces supplémentaires à peine voilées. Le 3 avril, Dimitri Peskov, l’attaché de presse du gouvernement russe, a annoncé que le ministère de l’Intérieur était en train de « vérifier les informations relatives à la persécution présumée d’hommes d’orientation non-traditionnelle ».