Le 3 avril 2019, huit hommes libanais ont comparu devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour d’appel fédérale d’Abou Dhabi. Ils ont été autorisés à parler ouvertement de leurs conditions de détention. L’un d’entre eux au moins, Abdel Rahman Chouman, a dit avoir été battu une fois six heures durant, pendant l’enquête, et été forcé à signer ses « aveux » sans avoir été autorisé à lire le document. Le tribunal a fixé au 15 mai le prononcé du jugement, et les familles ont été informées du fait que les huit hommes allaient être transférés à la prison d’al Wathba, à Abou Dhabi, au cours des 15 prochains jours.
Écrire Huit Libanais dans l’attente du verdict dans leur procès
Huit hommes libanais, dont Abdel Rahman Talal Chouman (formateur en sécurité pour la compagnie aérienne Emirates) et Ahmed Nimr Sobeh (commercial chez Al Nabooda Automobiles), ont été arrêtés par les forces de sécurité de l’État entre la fin de décembre 2017 et le 18 février 2018 ; ils ont notamment été accusés d’avoir formé une cellule « terroriste » et planifié des « attaques terroristes aux Émirats arabes unis sur ordre du Hezbollah ». Ces hommes ont pu passer de brefs appels téléphoniques à leur famille, les informant du fait qu’ils avaient été arrêtés pour des questions de sûreté de l’État, mais qu’ils ne pouvaient pas dire où ils étaient détenus.
Lors de l’audience du 3 avril 2019 devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour d’appel fédérale d’Abou Dhabi, les accusés ont été autorisés à s’exprimer. L’un d’entre eux au moins, Abdel Rahman Chouman, a dit avoir été battu une fois six heures durant, pendant l’enquête. Le juge lui a demandé où cela s’était passé, et Abdel Rahman Chouman a déclaré qu’il ne savait pas où il était alors détenu, car il avait en permanence les yeux bandés, et qu’il a été contraint de signer des « aveux » sans avoir pu lire le document en question. Le juge leur a dit qu’ils pouvaient adresser par écrit au tribunal leurs déclarations, y compris leurs allégations de torture et d’autres mauvais traitements. Le tribunal a fixé au 15 mai le prononcé du jugement, et les familles ont été informées du fait que les huit hommes allaient être transférés à la prison d’al Wathba, à Abou Dhabi, au cours des 15 prochains jours.
Les huit hommes sont maintenus en détention à l’isolement depuis leur arrestation. Le maintien en détention à l’isolement pendant plus de 15 jours peut constituer une torture ou un mauvais traitement aux termes de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela). De plus, Abdel Rahman Chouman a été victime d’actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant les trois premiers mois de sa détention. On lui a notamment cogné la tête contre un mur et il a été frappé et a reçu des coups de pied, ce qui a brisé toutes ses facettes dentaires.
Le procès des huit hommes a débuté le 13 février 2019. Aucun des détenus n’a été autorisé à consulter son avocat depuis le début du procès. Le tribunal n’a pas fourni aux avocats tous les documents sur l’affaire de leurs clients, et deux avocats au moins se sont retirés de cette affaire. À la suite de la première audience du procès, certains membres des familles des accusés qui y avaient assisté ont été autorisés à communiquer avec les détenus pour la première fois depuis leur arrestation. Les familles ont pu rendre visite aux détenus une deuxième fois le 2 avril 2019 dans le bâtiment des services du procureur, à Abou Dhabi, où les huit hommes avaient été amenés.
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