Huit personnes liées à une page communautaire Facebook satirique ont été inculpées de sédition et d’infractions dans le domaine de l’informatique le 28 avril. Elles doivent comparaître devant un tribunal militaire le 3 juillet. Deux d’entre elles sont toujours détenues pour un autre chef d’inculpation, atteinte à la monarchie.
Des soldats ont effectué une descente le 27 avril à Bangkok et Khon Kaen, dans le nord-est de la Thaïlande, et ont arrêté Harit Mahaton, Noppakao Kongsuwan, Worawit Saksamutnan, Yohtin Mangkhangsanga, Thanawat Buranasirim, Supachai Saibutr, Kannasit Tangboonthin et Natthika Worathaiyawich.
Ces huit personnes ont été inculpées le 28 avril de sédition au titre de l’article 116 du Code pénal et de violations de la Loi relative aux infractions dans le domaine de l’informatique. Les accusés doivent comparaître devant un tribunal militaire le 3 juillet, au risque d’être jugés dans le cadre d’un procès inique et d’encourir au moins 12 ans de prison. Selon les autorités, la page communautaire Facebook satirique « Nous aimons le général Prayut », est destinée à « causer des troubles ». Les utilisateurs y postaient régulièrement des photos retouchées et des imitations parodiant le Premier ministre, le général Prayut Chan O-Cha, et des membres de son gouvernement.
Le 11 mai, les autorités ont fait droit à la deuxième requête du groupe concernant une libération sous caution, avant d’interpeller de nouveau tout de suite après Harit Mahaton et Natthika Worathaiyawich, et de les placer en détention pour le chef d’inculpation supplémentaire d’atteinte à la monarchie, au titre de l’article 112 du Code pénal, en raison de messages privés envoyés sur Facebook. Harit Mahaton et Natthika Worathaiyawich sont toujours détenus au centre de détention provisoire de Bangkok et à l’Institution correctionnelle centrale pour femmes. Ils encourent trois ans de prison supplémentaires et risquent un procès inique devant un tribunal militaire.
Les manœuvres des autorités visant à écraser toute dissidence réelle ou présumée en Thaïlande bafouent leurs obligations au titre du droit international relatif aux droits humains consistant à respecter et protéger les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Elles sanctionnent de plus en plus les utilisateurs de Facebook qui expriment leurs opinions d’une manière qu’elles considèrent comme « néfaste » à leur égard et à l’égard de la position de la famille royale.