Mohammad Ali Taheri, un maître spirituel iranien qui a entamé une grève de la faim le 28 septembre, est détenu au secret depuis le 16 octobre. Les autorités refusent d’indiquer à sa famille ce qu’il est advenu de lui et où il se trouve.
Le maître spirituel iranien Mohammad Ali Taheri, détenu à l’isolement dans la section 2A de la prison d’Evin, à Téhéran, depuis plus de cinq ans, est privé de tout contact avec sa famille depuis le 16 octobre. Ses proches sont extrêmement inquiets car ils se demandent ce qu’il est advenu de lui et où il se trouve, en particulier parce que son état de santé s’est dégradé depuis qu’il a entamé une grève de la faim, le 28 septembre. Ils ont tenté d’obtenir des renseignements auprès de plusieurs prisons et représentants du système judiciaire mais les autorités refusent de leur fournir une quelconque information.
Des représentants du système judiciaire ont, semble-t-il, indiqué de manière officieuse aux avocats de Mohammad Ali Taheri que celui-ci avait perdu connaissance dans la nuit du 18 octobre et été transféré dans un hôpital de Téhéran, où les pasdaran (gardiens de la révolution) emmènent souvent des personnes qu’ils détiennent en les faisant admettre sous des noms d’emprunt. Cependant, la famille n’en a pas obtenu la confirmation.
Selon les proches de Mohammad Ali Taheri, le responsable de l’interrogatoire et un homme encagoulé sont entrés dans sa cellule le cinquième jour de sa grève de la faim, l’ont emmené dans une salle d’interrogatoire et ont fait pression sur lui afin qu’il fasse des « aveux » filmés. Il a été battu parce qu’il opposait une résistance.
Mohammad Ali Taheri, détenu depuis mai 2011, a entamé sa dernière grève de la faim en date pour protester contre le refus des autorités de le libérer alors qu’il a purgé sa peine de cinq ans. Il a été condamné pour « atteinte aux valeurs sacrées de l’islam » parce qu’il était à l’origine d’une doctrine et d’un groupe spirituels appelés Erfan e Halgheh. En juin 2016, il a finalement été acquitté d’une deuxième charge (« corruption sur Terre »), pour laquelle il avait été condamné à mort en août 2015.