Écrire On ignore où se trouve un Tchétchène en détention

Imran Salamov a été renvoyé contre son gré dans la Fédération de Russie depuis le Bélarus le 5 septembre 2017. Le 11 septembre, les autorités de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, ont confirmé qu’il était sous leur garde, mais le lieu exact où il est détenu n’a pas été révélé depuis lors.

Le 6 septembre, Imran Salamov, qui a affirmé avoir fui la Tchétchénie après avoir été torturé à maintes reprises, a été remis par les autorités bélarussiennes aux services de sécurité tchétchènes à Smolensk (Russie). Arrêté après que la Russie l’a placé sur une liste interétatique de personnes recherchées, il était détenu au Bélarus depuis le mois d’avril.

Le 11 septembre, les autorités tchétchènes ont confirmé qu’il était en garde à vue. Ce jour-là, son avocat et sa famille ont pu lui rendre visite au siège de la police municipale de Grozny, mais en présence d’agents de sécurité tchétchènes. Imran Salamov aurait dû être transféré peu après dans un centre de détention provisoire, mais les autorités n’ont donné aucune information sur son lieu de détention depuis le 11 septembre. Ni sa famille ni son avocat n’ont été informés de l’endroit où il se trouve, et ils n’ont eu aucune communication avec lui bien qu’ils aient demandé à maintes reprises à le rencontrer.

Le 23 septembre, la famille d’Imran Salamov a été invitée à se rendre au siège de la police municipale de Grozny. Quand elle est arrivée, elle n’a pas été informée du lieu de détention d’Imran Salamov, mais on lui a dit qu’il allait bien.

Imran Salamov, 40 ans, a été renvoyé contre son gré du Bélarus en Russie le 5 septembre alors qu’il était incarcéré dans un centre de détention à Brest, au Bélarus. Auparavant, il se trouvait dans la ville de Brest avec sa femme et ses quatre enfants. Depuis le mois de mars, ils avaient quitté à maintes reprises le Bélarus pour la Pologne afin d’y demander l’asile. Toutes leurs tentatives s’étaient soldées par des échecs et, à chaque fois, ils avaient été renvoyés au Bélarus par les gardes-frontières polonais, bien qu’ils aient clairement exprimé leur intention de déposer une demande d’asile. Ce refus de la part des autorités polonaises de prendre dûment leur demande en considération constitue une violation du droit international relatif aux droits humains et va à l’encontre des obligations incombant à la Pologne en tant qu’État membre de l’UE. Imran Salamov affirme qu’il a été torturé à plusieurs reprises en Tchétchénie et que sa famille et lui sont partis pour échapper à d’autres persécutions.

À l’occasion d’une autre tentative manquée d’entrée en Pologne, Imran Salamov a été arrêté le 13 avril par des gardes-frontières bélarussiens. Le jour même, les services locaux des migrations ont décidé de le renvoyer contre son gré en Russie, au motif qu’il figurait sur une liste interétatique de personnes recherchées publiée par la Russie le 5 avril. Imran Salamov est en effet accusé d’appartenance à un groupe armé illégal au titre de l’article 208 (2e partie) du Code pénal de la Fédération de Russie. Il a réfuté ces allégations. Pour ne pas être renvoyé contre son gré en Russie, Imran Salamov a demandé l’asile au Bélarus peu après avoir été informé de la décision de renvoi le concernant, mais sa requête a été rejetée le 24 août. Il disposait d’un délai de 15 jours pour faire appel et était en passe de le faire lorsqu’il a été remis aux autorités russes. Quand son avocat est allé lui rendre visite en détention à Brest dans la matinée du 6 septembre, on lui a dit qu’Imran Salamov avait été renvoyé en Russie à 17 heures le 5 septembre.

Le 26 septembre, le parquet de Brest a confirmé avoir mené une enquête sur le cas d’Imran Salamov. L’enquête a conclu qu’il y avait eu violation du droit bélarussien et qu’Imran Salamov avait été expulsé prématurément du Bélarus. Une action disciplinaire est en cours contre un certain nombre de fonctionnaires impliqués dans son renvoi.

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