Arrêté par la police en mars 2016 parce qu’il était soupçonné d’« incitation au séparatisme », le prisonnier d’opinion Tashi Wangchuk a été inculpé par le parquet.
Formellement arrêté en mars 2016 parce qu’il était soupçonné d’« incitation au séparatisme », Tashi Wangchuk est détenu par les autorités chinoises depuis le 27 janvier 2016. Il n’a eu aucun contact avec sa famille jusqu’en septembre 2016 et n’a reçu que deux fois la visite de ses avocats, en juin et en septembre 2016, dans le cadre d’enquêtes menées par la police. S’il est reconnu coupable d’« incitation au séparatisme », Tashi Wangchuk risque jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.
Un document soumis au parquet par la police et examiné par les avocats de la défense indiquait que l’enquête sur Tashi Wangchuk se concentrait sur un court-métrage documentaire produit par le New York Times, détaillant ses tentatives infructueuses de contester les politiques gouvernementales devant les tribunaux.
A Tibetan’s Journey for Justice raconte le voyage de Tashi Wangchuk à Pékin, où il a tenté d’obtenir une assistance juridique pour engager des poursuites à l’encontre des autorités locales en raison de l’absence d’enseignement de la langue tibétaine dans les écoles. Le film montrait qu’aucun cabinet d’avocat ne voulait se charger de l’affaire et que CCTV, la chaîne de télévision étatique, refusait de parler de cette situation, en dépit des demandes de Tashi Wangchuk. La police a ensuite utilisé ce court-métrage comme une preuve qu’il avait délibérément incité au « séparatisme » en tentant de discréditer l’image internationale du gouvernement chinois et sa politique concernant les minorités ethniques.
Début janvier 2017, le parquet a de nouveau présenté l’affaire de Tashi Wangchuk au tribunal populaire intermédiaire de la préfecture autonome tibétaine de Yushu, le tribunal ayant fait la demande inhabituelle que l’affaire soit renvoyée au parquet en vue d’un complément d’enquête en décembre 2016.