Abolfazl Chezani Sharahi, un jeune Iranien dont l’exécution, prévue pour le 17 janvier, a été ajournée, risque toujours d’être exécuté. Il avait 14 ans au moment des faits dont il a été déclaré coupable. Depuis 2014, il a vécu à quatre reprises l’angoisse d’un transfert à l’isolement en vue de son exécution.
L’exécution d’Abolfazl Chezani Sharahi, un jeune Iranien âgé de 19 ans, devait avoir lieu le 17 janvier 2018 à la prison de Qom. Les autorités l’ont ajournée quelques heures avant le moment où elle était prévue, sans donner de justification et après des pressions internationales accrues. Le jeune homme risque toujours d’être exécuté.
Abolfazl Chezani Sharahi a été condamné à mort le 17 septembre 2014, après que la première chambre du tribunal pénal de la province de Qom l’a reconnu coupable de meurtre pour avoir poignardé à mort un jeune homme au cours d’une bagarre le 26 décembre 2013. Il avait 14 ans au moment des faits. Lorsqu’il l’a condamné à mort, le tribunal a considéré qu’il avait atteint l’âge de la responsabilité pénale des adultes, en application de l’article 147 du Code pénal islamique de 2013, qui fixe cet âge à 15 années lunaires (14 ans et 6 mois) pour les garçons et à 9 années lunaires (8 ans et 8 mois) pour les filles.
Le tribunal a également invoqué un avis de l’Organisation iranienne de médecine légale indiquant qu’il avait atteint la « maturité psychologique » au moment des faits. La Cour suprême a confirmé le jugement en novembre 2014. En 2015, Abolfazl Chezani Sharahi a demandé à bénéficier d’un nouveau procès, invoquant son jeune âge et le fait que le groupes d’experts médicaux qui avait évolué sa maturité à l’époque des faits ne comprenait pas de spécialiste en psychologie de l’enfant. La 33e chambre de la Cour suprême a rejeté sa demande en octobre 2015.
La Convention relative aux droits de l’enfant, que l’Iran a ratifiée en 1994, proclame sans équivoque l’interdiction totale de l’application de la peine de mort lorsque l’accusé avait moins de 18 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.