Écrire Un jeune soudanais risque d’être exécuté sous peu

Amnesty International s’inquiète de la décision de la Cour constitutionnelle du Soudan, le 20 mai 2019, confirmant la sentence de mort prononcée contre Abbas Mohammed Nur Musa. Ce jeune homme, reconnu coupable d’avoir poignardé à mort un garçon de 17 ans, avait fait appel de sa condamnation à mort. Les faits remontent au 27 août 2013. Abbas Mohammed Nur Musa était alors âgé de 15 ans. Le droit international relatif aux droits humains interdit strictement l’application de la peine de mort pour des infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.

Abbas Mohammed Nur Musa était âgé de 15 ans quand il a poignardé à mort un garçon de 17 ans le 27 août 2013. Il était donc mineur au moment des faits. Il a d’abord été incarcéré au centre de détention pour mineurs d’Aljraif Est. Pendant sa détention, il a été condamné pour meurtre à cinq ans de prison et à verser 40 000 livres soudanaises au titre du diya (« prix du sang »). À l’âge de 18 ans, il a été transféré à la prison de Madani.

Le parquet a fait appel, réclamant la peine capitale. La cour d’appel a reconnu le jeune homme coupable de meurtre et l’a condamné à mort. Les avocats d’Abbas Mohammed Nur Musa ont saisi la Haute Cour, qui a cassé l’arrêt de la cour d’appel et annulé la condamnation à mort.

Au mépris de cette décision, l’affaire a été renvoyée devant le tribunal de première instance, qui a recondamné le jeune homme à mort. Le tribunal s’est appuyé sur une définition ambiguë de l’enfance, considérant que celle-ci s’achevait « une fois la puberté atteinte », conformément à l’article 3 du Code pénal soudanais de 1991. Cette définition est en contradiction avec l’article 1 de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui dispose qu’« un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans ». Le Soudan est devenu partie à cette Convention en 1990.

Les avocats d’Abbas Mohammed Nur Musa ont formé un recours devant la Cour constitutionnelle, qui a confirmé la condamnation à mort le 20 mai 2019. Cette décision de la Cour constitutionnelle est contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Loi soudanaise de 2010 relative à l’enfance, qui définissent toutes deux un enfant comme une personne de moins de 18 ans.

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