Victor Korb, défenseur des droits humains et journaliste, est injustement poursuivi en justice pour « justification publique du terrorisme », parce qu’il a publié la déclaration finale d’une personne dont il défend les droits. Les charges retenues contre lui doivent être immédiatement abandonnées.
En avril 2015, le publiciste de renom Boris Stomakhine a été déclaré coupable de « justification du terrorisme » pour avoir publié un billet sur un blog le 18 janvier 2014. De nombreux défenseurs des droits humains pensent que les preuves contre lui étaient insuffisantes et que la sanction qui lui a été infligée a été beaucoup trop sévère. Le journaliste et défenseur des droits humains bien connu Victor Korb a lancé une campagne de soutien en faveur de Boris Stomakhine, appelant à sa libération. Il a notamment publié, le 21 avril 2015, sur le site Patriofil.ru la déclaration finale de Boris Stomakhine, dans laquelle ce dernier disait considérer comme « justifiées » les explosions qui ont eu lieu en décembre 2013 à Volgograd. La transcription de cette déclaration a été placée entre guillemets par Victor Korb, qui n’a à aucun moment exprimé son soutien en faveur des opinions de Boris Stomakhine, ni cautionné ces déclarations.
Dans la matinée du 18 mai 2018, une dizaine d’agents des forces de l’ordre ont fait irruption dans l’appartement de Victor Korb à Omsk, la capitale de la Sibérie, et mené une perquisition qui a duré 10 heures. Tous les ordinateurs appartenant à Victor Korb et à sa famille ont été saisis, de même que les appareils de stockage de données contenant du matériel journalistique appartenant à cet homme et à son épouse. Au cours de la perquisition, il a appris que deux jours plus tôt une information judiciaire avait été ouverte contre lui par le Comité d’enquête de la région d’Omsk pour « appels publics à des activités terroristes, justification publique du terrorisme ou propagande en faveur du terrorisme » (article 205-2 du Code pénal) ; il encourt jusqu’à sept ans d’emprisonnement s’il est déclaré coupable. Le 20 mai 2018, Victor Korb a dû s’engager par écrit à ne pas quitter Omsk. Peu après, son compte bancaire et les comptes de sa famille ont été gelés.
Le 17 juin 2018, Victor Korb a déposé un recours auprès du bureau du procureur général de la Russie (BPG), indiquant que les poursuites au pénal engagées contre lui étaient illégales. Il a demandé au BPG d’examiner la légalité de cette affaire au niveau fédéral, craignant des représailles des autorités régionales liées à ses activités pacifiques de journaliste et de défenseur des droits humains. Or, son recours a été transféré au bureau du procureur de la région d’Omsk, où il est actuellement examiné.
En vertu de ses obligations internationales, la Russie est tenue de veiller à ce que les professionnels des médias puissent exercer leur activité, à savoir commenter les sujets d’intérêt public, informer l’opinion publique et transmettre des informations et des idées sans subir de menaces, de harcèlement ou d’actes d’intimidation. Il lui incombe également de s’assurer qu’ils ne font pas l’objet de poursuites pour avoir exprimé des opinions ne constituant pas une incitation à la violence.