Le journaliste Ismail Alexandrani a été arrêté le 29 novembre dernier à l’aéroport international de Hurghada, en Égypte. Le 1er décembre, un procureur a ordonné sa détention pour 15 jours, le temps d’enquêter sur des allégations indiquant que cet homme avait diffusé « de fausses nouvelles et des rumeurs » et appartenait à un groupe « terroriste ».
Le 29 novembre 2015, Ismail Alexandrani, universitaire et journaliste égyptien, a été appréhendé et interrogé à l’aéroport international de Hurghada alors qu’il rentrait de Berlin, où il avait assisté à une conférence sur la lutte contre le terrorisme et pendant laquelle il avait présenté un rapport sur la situation dans la péninsule du Sinaï.
Il a pu appeler un ami pour lui dire qu’il avait été arrêté mais sa femme a expliqué à Amnesty International qu’il était devenu injoignable environ une heure plus tard. Elle a ajouté que des agents de la Sûreté nationale à Hurghada l’avaient ensuite interrogé pendant 12 heures, en l’absence d’un avocat, au sujet de son voyage à l’extérieur de l’Égypte.
Le 1er décembre, le procureur de la Sûreté de l’État au Caire a posé des questions à cet homme pendant plus de huit heures au sujet de son travail de journaliste et de ses recherches universitaires, avant d’ordonner sa détention pour 15 jours en vue d’un complément d’enquête, sans l’inculper officiellement d’une infraction pénale. Des avocats du Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux ayant assisté à cet interrogatoire ont indiqué que le journaliste risquait d’être accusé de « diffusion de fausses nouvelles et de rumeurs » et d’« appartenance à un groupe terroriste et promotion de ses idées ». Le procureur reprendra les investigations le 7 décembre, au lieu du 3 décembre comme initialement prévu.
Amnesty International pense qu’Ismail Alexandrani est pris pour cible en raison de son travail universitaire et journalistique, cet homme ayant critiqué à plusieurs reprises le bilan politique et relatif aux droits humains des autorités.