Le 21 mars 2020, Darvinson Rojas a été arrêté chez lui par les Forces d’action spéciale (FAES) vénézuéliennes, à titre de représailles pour son travail de journaliste sur la propagation du COVID-19 dans le pays. Darvinson Rojas a bénéficié d’une libération conditionnelle après avoir passé 12 jours en détention et avoir été inculpé d’« incitation à la haine » et d’« instigation à commettre des infractions ». Son affaire judiciaire a été entachée de nombreuses irrégularités, Darvinson Rojas ayant notamment été privé de son droit d’être représenté par un avocat de son choix au tribunal.
La population vénézuélienne traverse depuis plusieurs années une crise des droits humains sans précédent et fait face à un effondrement économique, à la répression du gouvernement et à de graves pénuries de nourriture, de fournitures médicales, d’eau et d’électricité. La crise n’a fait que s’aggraver avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19 en mars 2020. En raison de cette pandémie, le pays est en état d’urgence depuis le 13 mars 2020. Dans ce contexte, le gouvernement de Nicolás Maduro a continué d’avoir recours aux détentions arbitraires, à la torture et aux disparitions forcées comme moyens de réduire au silence les voix critiques réelles ou présumées. Le gouvernement de Nicolás Maduro a rendu l’accès aux informations relatives à la santé publique presque impossible, et les journalistes comme Darvinson Rojas œuvrent à informer la population, sous la menace permanente de représailles du gouvernement.
Grâce à la pression et aux très nombreux appels de nos militant·e·s, Darvinson Rojas n’est plus en détention. Il a été libéré sous caution après sa comparution et son inculpation devant le tribunal et attend désormais les prochaines étapes de son procès chez lui.
Il a fait part de sa profonde gratitude pour le soutien que sa famille et lui ont reçu pendant cette affaire. Amnesty International continuera de suivre de près l’évolution de sa situation, de recenser toute irrégularité et de faire campagne pour que le gouvernement de Nicolás Maduro abandonne les charges arbitraires retenues contre lui.