Un journaliste chinois n’a pas été revu, et personne n’a de ses nouvelles, depuis le 11 janvier, date à laquelle il effectuait un trajet en train de la Thaïlande au Laos. Il prévoyait de demander le statut de réfugié en Thaïlande, mais Amnesty International craint qu’il n’ait été renvoyé de force en Chine, où il risque d’être détenu, torturé et soumis à d’autres formes de mauvais traitements.
Le journaliste Li Xin, ancien éditorialiste du site Internet du quotidien chinois Southern Metropolis Daily, a envoyé un SMS à sa compagne le 11 janvier pour lui indiquer qu’il se rendait à la frontière entre la Thaïlande et le Laos. On est sans nouvelles de lui depuis ce jour. D’après sa compagne, il prévoyait de demander le statut de réfugié en Thaïlande et une installation dans un autre pays, ce qui l’obligeait à quitter le territoire thaïlandais et à y revenir avec un nouveau visa.
Li Xin a fui la Chine en octobre 2015 et s’est réfugié d’abord en Inde, où il s’est vu refuser l’asile, puis en Thaïlande. Pendant son séjour en Inde, il a révélé dans des interviews accordées aux médias qu’en juin 2013, des agents de la sûreté de l’État chinois avaient exercé une forte pression sur lui pour qu’il joue le rôle d’informateur contre ses collègues et amis, sous peine d’être emprisonné. Après avoir coopéré dans un premier temps, Li Xin a refusé de continuer. Pensant que cela le mettait en danger, ainsi que sa famille, il a décidé de quitter la Chine. Sa compagne, qui est restée en Chine, s’occupe de leur fils de deux ans et est enceinte.
Amnesty International est d’autant plus inquiète pour Li Xin qu’un certain nombre de pays d’Asie du Sud-Est ont récemment renvoyé de force des dissidents et des membres de minorités ethniques ayant fui la Chine.