Au Bénin, au moins 17 journalistes, blogueurs et militants politiques ont été poursuivis en moins de deux ans au titre de la Loi de 2018 portant Code du numérique, dont certaines dispositions répressives portent atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans le pays.
CFI a dans un premier temps refusé de soutenir Ignace Sossou après son arrestation. Dans un courrier daté du 19 décembre 2019 et envoyé au ministre de la Justice du Bénin, le directeur de CFI pour l’Afrique a écrit : « Les phrases tronquées et sorties de leur contexte ne sont absolument pas représentatives du contenu des échanges que nous avons eus au cours du débat. Nous regrettons qu’un journaliste peu scrupuleux ait profité de ce moment privilégié pour tenter de faire parler de lui aux dépens du Procureur.
» Après avoir déclaré qu’elle « se distanci[ait] de ces publications et de ce type de pratiques qui manquent à toute déontologie et nuisent à la réputation de la profession dans son ensemble », CFI a toutefois finalement présenté publiquement le 8 janvier « ses excuses quant au déroulement des événements dont il [Ignace Sossou] a été victime ».
Ignace Sossou avait déjà fait l’objet de poursuites en raison de son travail de journaliste et pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression par le passé. Dans le cadre d’une autre affaire, il avait été poursuivi en août 2019 pour « publication de fausses nouvelles » en lien avec deux articles sur l’évasion fiscale au Bénin. Déclaré coupable de diffamation par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, il avait été condamné à une peine d’un mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 500 000 francs CFA.