Le journaliste burundais Jean Bigirimana est toujours porté disparu, deux mois après que son arrestation par des agents des forces de sécurité en dehors de la capitale, Bujumbura, a été signalée. Sa famille et son employeur, le journal Iwacu, ont tenté de le retrouver, en vain.
Jean Bigirimana a été vu pour la dernière fois le 22 juillet à Bugarama, dans la province de Muramvya, après qu’il a été emmené par des personnes appartenant, semble-t-il, au Service national de renseignement (SNR). Sa famille et son employeur, le journal Iwacu, ne sont pas parvenus à le retrouver.
Iwacu a mené sa propre enquête sur la disparition de Jean Bigirimana aux alentours de l’endroit où il aurait été vu pour la dernière fois. La police et des enquêteurs de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) y ont participé. Les investigations ont abouti à la découverte de deux corps en décomposition dans la rivière Mubarazi. La CNIDH a demandé à la femme de Jean Bigirimana d’indiquer si l’un d’eux était celui de son mari, ce qui n’était pas le cas.
Le 22 août, Iwacu a porté plainte contre X (le responsable présumé n’étant pas connu) auprès du procureur. Le journal a aussi déposé une plainte en urgence auprès du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires. Il est convaincu que Jean Bigirimana a été victime d’une disparition en raison de son travail et de ses activités de journaliste. Le porte-parole de la police burundaise nie cependant ces allégations.
Amnesty International craint que Jean Birigimana n’ait été victime d’une disparition forcée et s’inquiète du fait que les autorités burundaises mènent rarement des enquêtes efficaces dans ce type d’affaires.