Écrire Une journaliste porte plainte pour mauvais traitements en prison

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Le 19 janvier 2021, Solafa Magdy, journaliste détenue arbitrairement, a déclaré à un juge qu’elle avait été soumise à des violences physiques et à d’autres mauvais traitements en prison à plusieurs reprises.

La dernière fois que sa famille l’a vue, le 27 janvier 2021, Solafa Magdy semblait faible et ne pouvait marcher sans assistance, ce qui suscite de nouvelles inquiétudes pour sa santé et son bien-être.

Solafa Magdy, Hossam el Sayed et Mohamed Salah sont des journalistes indépendants qui travaillent pour différents médias. Ils font tous les trois l’objet d’enquêtes menées par le service du procureur général de la sûreté de l’État, une section spéciale du parquet qui est chargée de poursuivre les auteurs présumés d’infractions liées à la « sûreté de l’État », dans le cadre de l’affaire n° 488/2019, qui est liée aux manifestations antigouvernementales de mars 2019. Solafa Magdy et Mohamed Salah sont sous le coup de charges forgées de toutes pièces d’« adhésion à un groupe terroriste » et de « diffusion de fausses nouvelles », Hossam el Sayed étant pour sa part inculpé d’« appartenance à un groupe terroriste ».

Le 30 août 2020, Solafa Magdy a été déférée devant le service du procureur général de la sûreté de l’État pour y être soumise à un interrogatoire dans le cadre d’une nouvelle affaire (n° 855/2020). Elle a été accusée d’« adhésion à un groupe terroriste », de « propagation et diffusion de fausses rumeurs » et d’« utilistion des réseaux sociaux à mauvais escient ».

Lorsqu’elle a été interrogée au sujet de ces charges, Solafa Magdy a exercé son droit de garder le silence. Quand le procureur lui a demandé les raisons de ce silence, elle a répondu qu’elle ne voyait pas de différence entre cette enquête et l’enquête initiale dont elle avait fait l’objet pour des charges similaires dans le cadre de l’affaire n° 488/2019. L’affaire n° 855/2020 met en cause d’autres prisonnières et prisonniers d’opinion, déjà en détention provisoire dans le cadre d’enquêtes distinctes sur des charges infondées liées également au « terrorisme », parmi lesquels la défenseure des droits humains Mahienour el Masry, la journaliste Esraa Abdelfattah et l’avocat spécialiste des droits humains Mohamed el Baqer.

D’après les informations recueillies par Amnesty International, le parquet fonde principalement ses accusations contre Solafa Magdy et les autres prisonniers d’opinion sur les dossiers d’enquête de l’Agence de sécurité nationale, que les prévenu.es et leurs avocat.es n’ont pas été autorisés à examiner. Depuis quelques mois, il est de plus en plus fréquent que le service du procureur général de la sûreté de l’État passe outre les décisions des tribunaux ou du parquet ordonnant la libération de personnes qui se trouvent en détention provisoire prolongée. Pour ce faire, il émet de nouveaux ordres de placement en détention qui concernent des charges similaires.

Solafa Magdy avait déjà fait l’objet d’un traitement discriminatoire dans la prison pour femmes d’al Qanater. L’administration pénitentiaire a empêché sa mère de lui envoyer de l’argent, de la nourriture et du désinfectant du 12 au 29 avril 2020, période pendant laquelle les visites en prison ont été suspendues en raison des restrictions liées au COVID-19. D’autres prisonnières ont été autorisées à recevoir des colis de leurs proches pendant cette période. De plus, contrairement à la plupart des autres détenues de la prison d’al Qanater, Solafa Magdy n’a pas pu envoyer ni recevoir de lettres pendant la période de suspension des visites, ce qui revenait à la maintenir en détention au secret.

Le 1er février 2021, le ministère de l’Intérieur a publié une déclaration rejetant les allégations selon lesquelles Solafa Magdy avait été soumise à des mauvais traitements et était en mauvaise santé, et accusant les Frères musulmans de répandre de fausses informations. L’avocat de Solafa Magdy a demandé que les blessures de sa cliente soient examinées par un médecin légiste, mais sa requête a été rejetée.

Depuis que le président Abdel Fattah al Sissi est au pouvoir, les autorités répriment la diffusion d’informations indépendantes et ont bloqué arbitrairement des centaines de sites Internet, perquisitionné et/ou fermé les locaux d’au moins neuf organes de presse et arrêté arbitrairement de nombreux journalistes. L’arrestation de Solafa Magdy, Hossam el Sayed et Mohamed Salah a eu lieu dans le contexte de la répression qui a suivi les manifestations de septembre 2019, la plus vaste à l’égard des voix dissidentes depuis 2014. Amnesty International a rassemblé des informations montrant que les forces de sécurité égyptiennes avaient procédé à de très nombreuses arrestations de manifestant.es pacifiques, de journalistes, d’avocat.es spécialisés dans la défense des droits humains, de militant.es et de personnalités politiques dans le but de faire taire les voix discordantes et d’empêcher d’autres manifestations.

La torture et les autres mauvais traitements sont interdits en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Égypte est partie. Le fait, pour des agents de l’État, d’infliger intentionnellement à une personne « une douleur ou des souffrances aiguës », physiques ou psychologiques, aux fins notamment de la punir, de faire pression sur elle, de l’intimider ou d’obtenir des « aveux », ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination, constitue une forme de torture.

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