Le 23 avril 2019, le journaliste Amade Abubacar a été remis en liberté provisoire, alors qu’il était détenu à la prison de Mieze à Pemba. Il a retrouvé sa famille dans l’attente de son procès pour des accusations d’« incitation publique à commettre un crime en utilisant des médias électroniques », « incitation » et « outrage à des agents de la force publique ». La date de son procès n’est pas encore fixée.
Écrire Un journaliste remis en liberté provisoire
Amade Abubacar est un journaliste de la radio locale de Nacedje, dans le district de Macomia, dans la province de Cabo Delgado. C’est également un journaliste indépendant. Il a été appréhendé le 5 janvier par la Police de la République du Mozambique (PRM) dans le district de Macomia et emmené au poste de police de Macomia. Au moment de son arrestation, il interviewait des personnes déplacées à l’intérieur du pays qui avaient fui leur domicile en raison de l’intensification d’attaques violentes perpétrées par des membres présumés d’un groupe extrémiste connu sous le nom d’Al Shabab. Le même jour, il a été transféré de la garde de la police à celle de l’armée, qui l’a maintenu en détention au secret durant 12 jours et, selon son témoignage, l’aurait soumis à différentes formes de mauvais traitements. Il est interdit aux forces militaires de maintenir des civils en détention. Le 17 janvier, il a été remis aux mains de la police.
Il a été conduit pour la première fois devant un juge le 18 janvier, soit bien au-delà de la période maximale de 48 heures fixée par la loi pour présenter une personne devant un juge à partir du moment de son arrestation. Le tribunal judiciaire du district de Macomia a ordonné son maintien en détention provisoire, au poste de police central du district de Macomia. Le 24 janvier, Amade Abubacar a été transféré de la prison du district de Macomia à la prison de Mieze, à Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado.
Le 16 avril, après plus de 90 jours de détention provisoire, il a été officiellement inculpé.
Les districts nord de la province de Cabo Delgado, notamment Macomia, sont le théâtre d’attaques armées depuis octobre 2017. Ces attaques seraient le fait de membres d’un groupe extrémiste, Al Shabab, qui envahissent les villages, incendient les maisons, tuent des villageois à coups de machette et pillent la nourriture. Plusieurs habitants des villages touchés, craignant pour leur vie, ont fui vers d’autres districts. Cette province est importante pour le gouvernement central en raison de ses riches ressources en minerais, notamment en gaz et en rubis. Le gouvernement a donc renforcé la présence militaire dans la région après le début des attaques. Depuis lors, les autorités intimident et harcèlent les journalistes et les empêchent de rendre compte de la situation. Amade Abubacar couvrait depuis le début les attaques perpétrées contre les civils par des groupes armés dans la province de Cabo Delgado.
Action terminée