Écrire Le jugement biaisé de deux députés doit être annulé

Le 1er juin, les députés Mthandeni Dube et Mduduzi Bacede Mabuza – qui sont détenus arbitrairement depuis presque deux ans – ont été déclarés coupables de terrorisme, de sédition et de meurtre.

Ils ont été arrêtés le 25 juillet 2021 et encourent plus de 20 ans d’emprisonnement pour avoir simplement représenté leur circonscription et demandé des réformes politiques et sur le plan des droits humains dans le pays. En détention, il ont été frappés et privés d’accès à leur avocat, ainsi que de soins médicaux.

Amnesty International appelle les autorités de l’Eswatini à annuler leur jugement biaisé et à les libérer immédiatement et sans condition.

Le militantisme politique est réprimé depuis des années dans le royaume d’Eswatini, et le roi Mswati III, à la tête du pays, est le dernier représentant d’une monarchie absolue en Afrique. Des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des militant·e·s politiques ont été incarcérés au titre de lois répressives, notamment de la Loi de 1938 relative à la sédition et aux activités subversives et de la Loi de 2008 relative à la répression du terrorisme, uniquement parce qu’ils avaient dénoncé la répression de la dissidence.

Non seulement certaines dispositions de la loi sur le terrorisme menacent les droits humains et sont répressives en soi, mais elles bafouent en outre les obligations internationales de l’Eswatini en matière de droits humains, ainsi que la Constitution du pays. En 2016, la Haute Cour de l’Eswatini a déclaré plusieurs articles de ces deux lois contraires à la Constitution car elles ne respectaient pas certains droits fondamentaux garantis par celle-ci. Il devrait être possible en Eswatini de mener une action militante, qu’elle soit politique ou non, sans crainte de représailles. En dépit des divergences politiques, les autorités doivent permettre à toutes les personnes d’exercer librement leurs droits humains.

Les actions de protestation du mois de juillet 2021 ont été visées par des mesures de répression parmi les plus sanglantes de l’histoire du pays. Amnesty International a recensé plus de 80 homicides dans le contexte des manifestations. Des informations plus récentes font état de plus de 100 morts. Ce qui a commencé comme un appel en faveur de réformes politiques, par le biais de la remise de pétitions à des député·e·s dans leurs circonscriptions respectives, s’est heurté à un recours excessif à la force par les responsables de l’application des lois. Le président du Parlement a dans un premier temps laissé entendre qu’il était « anti-swazi » de remettre ces pétitions. Le Premier ministre par intérim de l’époque a ensuite ordonné de mettre fin à toutes les pétitions et a lancé les forces armées sur les citoyens et les citoyennes.

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