Le procès d’Ibrahim Karimi s’est ouvert le 31 janvier ; il était notamment inculpé d’avoir « insulté le roi » sur son compte Twitter. Le jugement sera rendu le 31 mars. Il risque d’être expulsé, alors que la Cour d’appel a confirmé dans le cadre d’une autre affaire l’arrêté d’expulsion le concernant.
Le procès d’Ibrahim Karim s’est ouvert le 31 janvier, devant le Cinquième tribunal de première instance dans la capitale, Manama. Il était inculpé d’« incitation publique à la haine et au mépris contre le régime », « outrage public au roi » et « insulte publique envers l’Arabie saoudite et son roi » sur son compte Twitter. Il a nié ces accusations. Ibrahim Karimi était également inculpé de « possession d’un appareil envoyant des décharges électriques sans autorisation du ministère de l’Intérieur ». Sa famille a déclaré à Amnesty International qu’il avait acheté cet objet, de la taille d’un stylo, à Doubaï en 2001 pour sa femme, afin qu’elle s’en serve pour se protéger. Or, il est illégal d’en posséder à Bahreïn depuis 2008. Huit audiences liées à cette affaire ont eu lieu depuis. Lors de la dernière, le 17 mars, le tribunal n’a pas autorisé la comparution des témoins de la défense, et a fixé le prononcé du jugement au 31 mars. Ibrahim Karimi est incarcéré à la prison de Dry Dock, dans le nord-est de la capitale Manama.
Dans le cadre d’une autre affaire, la Cour d’appel a confirmé l’arrêté d’expulsion concernant Ibrahim Karimi le 8 mars. Comme il n’a pas d’autre nationalité, il risque d’être expulsé sur-le-champ, lorsque son autre procès sera terminé.
Le ministère de l’Intérieur avait retiré sa nationalité à Ibrahim Karimi le 7 novembre 2012, pour avoir « porté atteinte à la sûreté de l’État », au titre de l’article 10 (c) de la Loi relative à la citoyenneté, faisant de lui un apatride. Ibrahim Karimi a déposé un recours le 29 octobre 2014. Il a été arrêté le 26 septembre 2015 en raison de ses messages postés sur Twitter. Il dit avoir été contraint d’« avouer » les faits.