En octobre 2021, le Brésil a enregistré le chiffre record de 600 000 décès liés au COVID-19, se plaçant ainsi au deuxième rang mondial. Nombre de ces décès auraient pu être évités si les autorités avaient placé la vie des citoyennes et des citoyens au cœur de leurs décisions. Au lieu de cela, faisant valoir des considérations économiques et politiques, elles ont délibérément minimisé les conséquences de la pandémie sur des groupes spécifiques et prôné des traitements sans preuves scientifiques, n’ont pas fourni assez de vaccins pour la population du Brésil ni assuré l’approvisionnement en fournitures essentielles telles que l’oxygène, et n’ont pas non plus protégé les groupes exposés à des menaces accrues du fait de discriminations et d’inégalités historiques.
En raison de l’impact potentiel en termes de droits humains des actions et des omissions pointées par la Commission d’enquête parlementaire, Amnesty International a appelé le procureur général à enjoindre au ministère public fédéral d’enquêter sur ces allégations. Le procureur général disposait d’un délai de 30 jours pour décider d’ouvrir ou non une enquête judiciaire sur la base des allégations de la Commission.
Cette action a partiellement réussi, puisqu’elle a contribué à la décision du procureur général de soumettre à la Cour suprême un ensemble de 10 requêtes fondées sur les conclusions de la Commission d’enquête parlementaire. Ces requêtes, dont le contenu est confidentiel, ont été transmises à six magistrats de la Cour et demandent des investigations complémentaires sur les autorités déjà soumises à enquête.
Parallèlement, et pour analyser les violations des droits humains commises au Brésil pendant la pandémie, Amnesty International a publié un rapport le 10 décembre 2021, dans lequel elle adresse des recommandations à l’État brésilien en vue d’une sortie de crise équitable. Plus de la moitié de la population brésilienne est entièrement vaccinée, mais l’aggravation des inégalités sociales et l’absence de responsabilisation des autorités pour les plus de 615 000 décès dus au COVID-19 sont des enjeux sur lesquels Amnesty International continuera à travailler.