Écrire Justice pour une femme blessée par balle au visage

Le 5 mars, la styliste Alcina Nhaume, 31 ans, a été blessée par balle au visage dans son atelier à Maputo, la capitale du Mozambique, lorsque des membres des forces de sécurité déployés pour disperser des manifestations à Michafutene ont ouvert le feu.

Une balle a traversé une barrière métallique et l’a atteinte au visage, lui infligeant de graves blessures. Selon ses médecins, Alcina Nhaume ne parlera plus jamais, ni ne mangera plus jamais normalement, à moins de subir une intervention chirurgicale spécialisée à l’étranger.

Bien que les autorités aient promis d’enquêter sur les faits, personne n’a encore été amené à répondre de ces actes.

Alcina Nhaume est toujours hospitalisée et son état de santé reste critique.

Alcina Nhaume est une jeune créatrice. Elle a son propre atelier et préparait un diplôme de stylisme à l’Institut supérieur des arts et de la culture. Elle s’occupe de son père et de la gestion de leur foyer.

Les médecins d’Alcina Nhaume ont trouvé des résidus de poudre sur son visage et ont attribué sa blessure à un tir d’arme à feu. Conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains et du droit mozambicain, les autorités doivent garantir des réparations complètes à Alcina Nhaume, notamment une indemnisation financière adéquate, une assistance médicale complète et des mesures de réadaptation.

J'agis

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Monsieur le Procureur général,

Je vous écris afin de vous faire part de ma vive inquiétude au sujet de la styliste Alcina Nhaume, 31 ans, qui a été blessée par balle au visage à l’intérieur de son atelier, à Maputo.

Le 5 mars, Alcina Nhaume vaquait à ses occupations quotidiennes lorsque, vers 15 heures, des manifestations ont éclaté dans son quartier de Michafutene, des habitants barricadant la route. Selon les voisins d’Alcina Nhaume, témoins des événements, l’Unité d’intervention rapide avait été déployée pour disperser la manifestation, puis, peu après, la police s’est mise à poursuivre les manifestants. Alors qu’Alcina Nhaume s’apprêtait à prendre son sac à main pour rentrer chez elle, elle a entendu plusieurs coups de feu. L’un des tirs a traversé la barrière métallique de la vitrine du magasin d’Alcina Nhaume et l’a touchée au visage.

Les images partagées par sa famille montrent que son visage est très endommagé. Des parties de sa bouche sont tombées au sol, y compris des dents, et sa mâchoire présente de graves lésions. Alcina Nhaume a été admise à l’hôpital central de Maputo, où ses médecins affirment qu’elle restera pour les mois à venir, son état de santé étant critique.

Gravement défigurée, elle est actuellement alimentée par des tubes et, selon ses médecins, ne parlera plus jamais et éprouvera des difficultés pour s’alimenter, à moins de subir une opération spécialisée à l’étranger. Même avec une telle opération, il lui faudra du temps pour retrouver la parole.

Le 9 mars, les autorités ont déclaré qu’elles allaient enquêter sur ce qui est arrivé à Alcina Nhaume. Amnesty International craint cependant qu’il ne s’agisse d’une promesse en l’air, comme cela s’est déjà produit à maintes reprises, que les résultats de ces enquêtes ne soient pas rendus publics, et que les auteurs présumés ne soient pas amenés à répondre de leurs actes. Conformément à l’article 58 de la Constitution de la République du Mozambique, « l’État est responsable des dommages causés par des actes illégaux de ses agents dans l’exercice de leurs fonctions, sans préjudice du droit de recours prévu par la loi ».

Alcina Nhaume est l’une des plus de 700 victimes touchées par des coups de feu tirés par les autorités depuis le 21 octobre 2024, dans le cadre de la violente répression post-électorale dans le pays.

À la lumière de ce qui précède, je vous demande de mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante, impartiale, transparente et efficace sur les coups de feu ayant atteint Alcina Nhaume, en veillant à ce que les conclusions soient rendues publiques et à ce que les auteurs présumés soient amenés à rendre des comptes dans le cadre de procès équitables.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur général, l’expression de ma haute considération.

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