Enrique Cabezas, leader du mouvement en faveur de la restitution de terres à la communauté afro-colombienne à Curvaradó (département du Chocó, dans l’ouest de la Colombie), a reçu plusieurs menaces en réaction à son travail en faveur de la défense des terres ancestrales et du droit des communautés de ne pas prendre part au conflit armé.
Les 2 et 3 décembre, Enrique Cabezas, défenseur des droits humains et fer de lance du collectif en faveur de la restitution des terres à la communauté afro-colombienne à Curvaradó (département du Chocó, dans l’ouest de la Colombie) a reçu une invitation à rencontrer le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC), car ils l’accusent d’être membre du mouvement de guérilla de l’Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional, ELN). Enrique Cabezas est un défenseur des droits humains bien connu qui œuvre à protéger les terres ancestrales des communautés afro-colombiennes du bassin du fleuve Curvaradó et leur droit de ne pas participer au conflit armé dans le département du Chocó. Selon Enrique Cabezas, les Autodefensas Gaitanistas de Colombia ont par le passé organisé des rencontres avec des leaders de la communauté, en se servant du même prétexte pour les assassiner.
Selon Enrique Cabezas, environ 100 membres des Autodefensas Gaitanistas de Colombia ont pénétré sur les territoires des bassins des fleuves Curvaradó et Jiguamiandó, ainsi que sur le territoire indigène d’Alto Guayabal. Le ministère de l’Intérieur a convoqué le 4 décembre différentes autorités pour assister à l’expulsion des occupants illégitimes, conformément aux décisions de la Cour constitutionnelle T - 025 (2004), A-045 et A- 299 (2012). Ces décisions protègent les droits des personnes déplacées et la restitution des territoires aux communautés de Curvaradó et Jiguamiandó qui ont été déplacées de force. Cependant, au cours des jours précédant la date de l’expulsion, le 23 novembre, certaines des autorités conviées et Enrique Cabezas ont reçu des menaces de mort, et l’expulsion n’a donc pas pu avoir lieu.
Des membres de l’ELN se trouvent également à proximité des territoires susmentionnés. Aussi Enrique Cabezas craint-il d’éventuels affrontements entre les deux groupes armés, ce qui aurait des répercussions néfastes pour les populations afro-colombiennes et indigènes.