Écrire Libération sous caution de militants en attente de jugement

Le procès des sept militants accusés de trahison pour avoir participé à une formation organisée aux Maldives n’a toujours pas commencé en raison du manque de préparation des autorités. Les militants ont comparu devant le tribunal trois fois, et la prochaine comparution est prévue pour le 1er août.

Ils ont été libérés sous caution entre le 7 et le 10 juin, la caution s’élevant pour chacun à 1 000 dollars du Zimbabwe, et ils ont l’obligation de se présenter au commissariat tous les jours.

Ces sept militants ont participé à une formation organisée par le Centre pour l’action et les stratégies non violentes (CANVAS) aux Maldives du 15 au 17 mai 2019. Cet atelier était axé sur l’engagement civique, l’action de plaidoyer et la communication. Ils sont retournés au Zimbabwe à des dates différentes. George Makoni, Tatenda Mombeyarara, Gamuchirai Mukura et Nyasha Mpahlo ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport de Harare le 20 mai. Farirai Gumbonzvanda a été arrêtée à son arrivée le lendemain, et Stabile Dewa et Rita Nyamupinga ont elles été arrêtées à leur arrivée à l’aéroport de Harare le 27 mai.

Cinq de ces militants ont bénéficié d’une libération sous caution le 7 juin, et les deux autres, Stabile Dewa et Rita Nyamupinga, le 10 juin. Ils ont tous été libérés sous caution, la caution s’élevant pour chacun à 1 000 dollars du Zimbabwe, et ils ont l’obligation de se présenter au commissariat tous les jours. Ils ont depuis comparu devant un tribunal à trois reprises, les 12 juillet, 19 juillet et 25 juillet. Leur procès n’a pas encore commencé, car les autorités continuent de rassembler des preuves. Leurs avocats tentent d’obtenir que le tribunal constitutionnel soit saisi de cette affaire, dans la mesure où la police les a arrêtés en attendant qu’une enquête soit menée ; ils contestent en outre les conditions de détention déplorables auxquelles sont soumis ces militants.

La répression exercée au Zimbabwe contre la société civile, les défenseurs des droits humains, les militants et les dirigeants de l’opposition se poursuit. Le député de l’opposition Job Sikhala a lui aussi été arrêté et inculpé de trahison après avoir prononcé un discours lors d’un rassemblement de sympathisants du parti Mouvement pour le changement démocratique (MDC) à Bikita Masvingo le 6 juillet. Il a été arrêté à Harare, et le jour où il devait comparaître devant un tribunal, la police lui a bandé les yeux et l’a emmené à Gutu sans que son avocat en ait été informé. Il a par la suite été remis en liberté contre le versement d’une caution de 5 000 dollars du Zimbabwe. Le secrétaire général du mouvement de jeunes du MDC, Gift Ostallos Siziba, a été arrêté et inculpé d’incitation à commettre des violences publiques.

Les tensions s’intensifient dans le pays en raison des difficultés économiques dues à une politique économique déplorable et à des mesures d’austérité. En janvier, lors des manifestations déclenchées par la hausse du prix du carburant, les forces de sécurité ont tué 16 personnes et procédé à plusieurs centaines d’arrestations. Elles n’ont toujours pas eu à rendre de comptes. En arrêtant des militants de la société civile et des dirigeants de l’opposition, les autorités tentent d’empêcher toute forme de dissidence et de protestation pacifique de la part des Zimbabwéens qui pâtissent durement de la politique économique du gouvernement. Le gouvernement a également lancé des menaces pour dissuader la population d’organiser des manifestations.

Réagissant à la manifestation antigouvernementale organisée à Londres par la diaspora zimbabwéenne, qui visait en particulier le ministre des Affaires étrangères et des Relations commerciales en visite dans la capitale britannique, le gouvernement a déclaré « le spectre de la violence qui a surgi lors des manifestations au Zimbabwe et contraint les forces de sécurité à réagir, a montré son horrible visage à l’étranger… », pour justifier l’intervention des forces de sécurité.

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