Le physicien iranien Omid Kokabee, qui était en permission pour raisons médicales après avoir été opéré d’un cancer du rein en phase avancée, a obtenu une libération conditionnelle. Le responsable du pouvoir judiciaire a approuvé la décision de la 36e chambre de la cour d’appel de Téhéran, qui a estimé que cet homme remplissait les critères d’une libération conditionnelle et ne devait donc pas être renvoyé en prison.
Le physicien iranien Omid Kokabee, 33 ans, a obtenu une libération conditionnelle après que le responsable du pouvoir judiciaire a approuvé la décision de la 36e chambre de la cour d’appel de Téhéran. Dans une interview accordée à l’agence de presse Iranian Labour News Agency (ILNA) le 29 août, son avocat, Saeed Khalili, a déclaré que le nouveau jugement, qui lui avait été notifié par écrit la veille, signifiait que son client ne retournerait pas en prison. Omid Kokabee a bénéficié d’une disposition de l’article 58 du Code pénal islamique de 2013, qui donne aux juges le pouvoir discrétionnaire d’accorder une libération conditionnelle aux détenus condamnés au maximum à 10 ans d’emprisonnement et qui ont purgé plus d’un tiers de leur peine.
Omid Kokabee était en permission pour raisons médicales à la suite de l’ablation d’une tumeur cancéreuse au rein droit le 22 avril. Son cancer en phase avancée avait été diagnostiqué le mois précédent et les médecins l’avaient informé que le rein touché devait être enlevé. Depuis cinq ans, Omid Kokabee se plaignait de douleurs au rein et à l’estomac en détention mais il était privé de soins médicaux spécialisés. Il a souffert de calculs rénaux et a trouvé du sang dans ses urines à plusieurs reprises et s’est rendu maintes fois à l’infirmerie, se plaignant de douleurs au rein et à l’estomac.
Cependant, les médecins de la prison ne l’ont jamais examiné correctement et se sont contentés de lui prescrire des antalgiques. Il a finalement été autorisé à passer une échographie le 26 novembre 2015 à l’hôpital Taleghani (Téhéran), qui a révélé une tumeur. Bien que des médecins lui aient prescrit un examen d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) afin de déterminer la nature de la tumeur, le procureur général de Téhéran n’a donné son accord que le 8 avril 2016. C’est lors de cet examen qu’un carcinome à cellules rénales (cancer du rein) a été diagnostiqué. Si Omid Kokabee avait été pris en charge plus précocement, son cancer aurait peut-être été détecté et traité avant qu’il ne se développe davantage. Priver des prisonniers de soins médicaux, en particulier de façon délibérée, peut constituer un traitement cruel, inhumain ou dégradant, voire un acte de torture.
Amnesty International considérait Omid Kokabee comme un prisonnier d’opinion. En effet, cet homme a été condamné pour des charges fallacieuses liées à son refus de travailler sur des projets militaires en Iran et aux contacts qu’il entretient de façon légitime avec des établissements universitaires situés en dehors du pays.