Écrire Libération de trois prisonniers d’opinion

Quatre défenseurs des droits humains de la même famille ont été arrêtés à Holguín, dans le sud-est de Cuba, à la suite du décès de Fidel Castro. Le frère et les deux sœurs, qui avaient entamé une grève de la faim le 7 mars, ont obtenu une libération conditionnelle. Leur mère, Maydolis Leyva Portelles, demeure assignée à résidence. Elle est une prisonnière d’opinion et doit, à ce titre, être libérée immédiatement et sans condition.

Le 2 avril, les autorités cubaines ont accordé une libération conditionnelle (licencia extrapenal) aux jumelles Anairis et Adairis Miranda Leyva et à leur frère Fidel Manuel Batista Leyva à la suite de leur grève de la faim prolongée, selon les informations communiquées par leur mère, Maydolis Leyva Portelles. Le jour même, elles ont permis à cette dernière, qui purge sa peine sous la forme d’une assignation à résidence, de rendre visite à ses trois enfants hospitalisés.

Le frère, les deux sœurs et leur mère, tous défenseurs des droits humains, ont été arrêtés le 27 novembre 2016, soit deux jours après la mort de Fidel Castro. Le frère et les deux sœurs ont entamé une grève de la faim le 7 mars 2017, date à laquelle ils ont commencé à purger la peine qui leur avait été infligée pour « diffamation des institutions, organisations, héros et martyrs de la République de Cuba » et « troubles à l’ordre public » parce qu’ils auraient quitté leur domicile pendant la période de deuil national.

À Cuba, il est fréquent que des dissidents soient libérés sous conditions dans le cadre d’une mesure appelée licencia extrapenal. En pareil cas, les charges ne sont pas abandonnées mais les personnes déclarées coupables sont autorisées à purger le reste de leur peine hors d’un établissement carcéral. Ainsi, certains dissidents politiques arrêtés pendant la « répression » de 2003 ont été libérés selon ces modalités. Les autorités peuvent décider d’arrêter de nouveau Anairis et Adairis Miranda Leyva et Fidel Manuel Batista Leyva et de les renvoyer en prison pour le restant de leur peine.

À ce jour, Maydolis Leyva Portelles n’a pas été informée d’une éventuelle levée de son assignation à résidence. Elle est toujours une prisonnière d’opinion et doit par conséquent être libérée immédiatement et sans condition.

L’arrestation d’Anairis et Adairis Miranda Leyva, Fidel Manuel Batista Leyva et Maydolis Leyva Portelles a eu lieu le 27 novembre 2016 à Holguín, alors qu’un « acte de répudiation » (manifestation orchestrée par le régime) se déroulait devant leur domicile. Selon Maydolis Leyva Portelles, de nombreux agents en civil des services de sécurité, y compris des membres de la police politique et des militaires, étaient présents au moment de l’arrestation. Ces personnes sont des détracteurs du régime, connus pour leurs activités militantes et affiliés à plusieurs mouvements politiques ou de défense des droits humains comme le Mouvement cubain de réflexion. Selon son site Internet, le Mouvement cubain de réflexion est une organisation non violente dont l’objectif est de mobiliser les Cubains afin d’amorcer un changement social.

Cette femme et ses enfants ont été inculpés en vertu de l’article 204 du Code pénal, qui érige en infraction la diffamation des institutions, organisations, héros et martyrs de la République de Cuba (difamación de las instituciones y organizaciones y de los héroes y mártires).

Aux termes de la loi, toute personne qui diffame, dénigre ou calomnie publiquement les institutions, les organisations politiques ou les héros et martyrs de la République de Cuba encourt une peine privative de liberté allant de trois mois à un an ou une amende.

Le 13 janvier 2017, un tribunal de deuxième instance a confirmé la peine d’un an d’emprisonnement du frère et des deux sœurs mais a autorisé leur mère à purger sa peine sous la forme d’une assignation à résidence afin qu’elle puisse s’occuper des enfants d’Adairis. Amnesty International considère ces quatre personnes comme des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Selon Maydolis Leyva Portelles, ses enfants ont entamé une grève de la faim le 7 mars, date à laquelle ils ont été incarcérés et ont commencé à purger leur peine.

Aux termes du droit international, le recours à des lois sur la diffamation ayant pour but ou pour effet d’empêcher les critiques légitimes à l’égard de représentants du gouvernement ou de l’État viole le droit à la liberté d’expression.

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