La défenseure des droits humains Nasta Loika a été libérée le 6 octobre, après 30 jours de détention. Elle a été arrêtée arbitrairement le 6 septembre, alors qu’elle quittait le tribunal municipal de Minsk, après avoir assisté à l’audience au cours de laquelle les défenseur·e·s des droits humains Marfa Rabkova, Andrei Chapyuk et leurs huit coaccusés ont été condamnés à de lourdes peines de prison sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Le 7 septembre, Nasta Loika a été condamnée à 15 jours de détention, prétendument pour « houliganisme simple », au titre de l’article 19.1 du Code des infractions administratives. Nasta Loika n’a commis aucune infraction et elle est prise pour cible en raison de ses activités. Le 22 septembre, le tribunal de l’arrondissement Frunzenski, à Minsk, l’a de nouveau condamnée à 15 jours de détention, pour les mêmes motifs.
Pendant sa détention, Nasta Loika a été empêchée de consulter son avocat et s’est vu refuser des soins médicaux qui lui étaient nécessaires ainsi que des produits de première nécessité, notamment des vêtements chauds et de l’eau potable.
Nasta Loika est une éminente défenseure des droits humains et éducatrice à ces droits, dont les activités portent essentiellement sur les violations des droits humains liées à la législation bélarussienne répressive relative à la lutte contre l’extrémisme, sur la protection des ressortissant·e·s étrangers et des apatrides au Bélarus, ansi que sur l’éducation aux droits humains. Ce n’est pas la première fois que Nasta Loika est persécutée pour son militantisme en faveur des droits humains - depuis août 2021, elle était soupçonnée dans le cadre d’une affaire pénale liée aux activités du Centre de défense des droits humains Viasna. Les autorités ont désormais abandonné cette enquête et levé l’interdiction de voyager à l’encontre de Nasta Loika, mais celle-ci reste un témoin dans cette affaire.
Amnesty International se réjouit de ces nouvelles. Toutefois, Nasta Loika n’aurait jamais dû être placée en détention. Comme nombre de défenseur·e·s des droits humains au Bélarus, elle risque de faire à nouveau l’objet de poursuites en raison des activités qu’elle mène en faveur de ces droits.