Le 26 avril 2023, Hani al Khudari, ressortissant palestinien, a été libéré de prison en Arabie saoudite au bout de quatre ans de détention arbitraire, après un procès inéquitable devant le tristement célèbre Tribunal pénal spécial du pays.
Hani al Khudari et son père, Mohammed al Khudari, ont été arrêtés de manière arbitraire le 4 avril 2019, puis détenus sans inculpation jusqu’au 8 mars 2020. Le 8 mars 2020, les deux hommes ont été inculpés devant le Tribunal pénal spécial d’« appartenance à une entité terroriste » – terme qui renverrait aux autorités de facto du Hamas – dans le cadre d’un procès collectif visant 68 personnes. Ce procès a été entaché de nombreuses graves atteintes à leur droit à une procédure équitable - disparition forcée, et arrestation et détention arbitraires, entre autres.
Le 8 août, le Tribunal pénal spécial de Riyadh a condamné Mohammed al Khudar à une peine de 15 ans d’emprisonnement, réduite à sept ans et demi de détention étant donné son âge. Hani al Khudari a quant à lui été condamné à une peine de trois ans de prison, dont a été retranché le temps déjà passé en détention, suivie d’une expulsion d’Arabie saoudite. Le 28 décembre 2021, la Cour d’appel du Tribunal pénal spécial à Riyadh a confirmé la condamnation de Hani al Khudari. Sur cette base, Hani al Khudari a fini de purger sa peine de prison le 28 février 2022, mais il est resté derrière les barreaux jusqu’au 26 avril 2023.
Durant sa détention, Hani al Khudari a été victime de violations flagrantes des droits humains – disparition forcée, arrestation et détention arbitraires, détention au secret et détention à l’isolement, notamment. Son père et lui ont en outre été interrogés à huis clos sans que leurs avocats ne soient présents ni ne participent.
Le 19 octobre 2021, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a publié la décision 34/2021, qui qualifie la détention de Mohammed al Khudari et Hani al Khudari d’arbitraire. Dans sa décision, le Groupe de travail a demandé instamment aux autorités saoudiennes de libérer immédiatement et sans condition les deux hommes, afin qu’ils puissent recevoir les soins de santé urgents dont ils ont besoin, conformément à l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux règles 24 à 35 des règles Nelson Mandela, et d’accorder à ces deux hommes un droit contraignant à une indemnisation et à d’autres réparations, conformément au droit international.